mercredi 14 mars 2018

Ris-Orangis, dossier largement ouvert




14 octobre 2019 : je reçois enfin le courrier officiel m'annonçant la réponse négative au classement.
Croyez-vous que j'en sois étonné ?
J'ai d'abord cru que l'arrivée de Monsieur Préaut aiderait. Je me suis trompé. Je dois aussi vous indiquer que j'ai du appeler une fois encore pour avoir des nouvelles et que Monsieur Préaut n'a jamais pris le temps de me joindre. Je ne suis sans doute pas assez important. On notera aussi la suffisance avec laquelle on me répond au téléphone, émettant une surprise à mon désir d'avoir une réponse : "il semblerait, Monsieur que vous ayez le désir de savoir le résultat de la commission ?"
Comment vous dire Madame...Ça fait sept ans que j'attends, alors du désir, oui j'en ai et autre chose aussi maintenant.
J'ai hésité, en fait, à poursuivre ce combat car être entre Ubu et Kafka c'est épuisant. Mais je viens d'un milieu populaire où s'excuser est important. Personne de cette administration n'ayant eu le courage d'émettre des excuses même verbales à l'encontre du traitement déplorable de ce dossier (sept ans pour une réponse négative) il ne me reste pour défendre mon honneur que de continuer ce combat.
Je vais donc poursuivre.
Voici donc les courriers envoyés ce jour :

courrier à Monsieur Préaut, conservateur régional

à Monsieur Préaut,
veuillez trouver ci-jointes ma réponse au courrier m'informant de l'avis défavorable pour le classement du centre commercial de Ris-Orangis et une copie de mon courrier à Monsieur le Ministre de la Culture. 
Étant donné :
que je n'ai pas eu le plaisir d'avoir été invité à défendre ce dossier de quelque manière que ce soit ni auprès de qui que ce soit,
que je n'ai pas eu l'honneur de vous avoir au téléphone malgré mes nombreux appels,
que votre administration a dépassé les bornes d'un délai de réponse raisonnable à une demande citoyenne,
que cette manière de traiter les citoyens ressemble fort à une stratégie de l'usure,
que l'intérêt en Ile-de-France pour les constructions de la seconde moitié du XXème siècle est loin d'être exemplaire,
qu'il n'a même pas été question d'inscrire le centre commercial au Label Patrimoine Remarquable du XXème siècle,
et qu'enfin (et surtout?) je n'ai reçu aucune excuse ni verbale ni écrite pour le délai de traitement de ce dossier de votre part ou de celle de vos services, je me vois dans l'obligation de faire un recours auprès du Préfet, puis, si nécessaire, auprès du Tribunal Administratif de Versailles.
Croyez bien que j'en suis désolé.
Bien entendu, à toute occasion, sur tous les types de réseaux, de médias, de contacts avec le monde culturel et de l'enseignement, je me ferai une joie d'expliquer l'incroyable conclusion de ces sept années pour une réponse négative de vos services.
Veuillez agréer Monsieur Préaut, l'Expression de ma Considération Distinguée.
David Liaudet

courrier à Monsieur Darrioumerle, bureau de la protection :

à
Monsieur Arnaud Darrioumerle
conservation régionale des monuments historiques
Bureau de la protection

Monsieur Darrioumerle,

Si j’en crois l’entête du courrier ci-joint vous êtes en charge maintenant du traitement du dossier de classement du centre commercial de Ris-Orangis, dessiné par Monsieur Claude Parent.

Je reçois de vos services ce courrier daté du 9 octobre 2019.
Soit Sept années après le dépôt de la demande de classement du centre commercial de Ris-Orangis.
Un record...
Vous ne deviez pas alors être en charge de ce poste. Vous n’êtes donc certainement pas responsable de ce délai.
Mais qui l’est alors ?

Vous comprendrez qu’il m’est heureux de recevoir enfin, après sept années et quelques mois, une réponse officielle d’un service publique.
Ce temps de réponse a certainement un nom.

On notera que ce courrier n’a pas une ligne pour s’excuser de ce délai auprès d’un citoyen.
Cela aussi a certainement un nom.

On notera qu’aucune autorité ni aucun personnel de cette administration n’a pris le temps de s’adresser au citoyen directement pendant ces sept années pour prendre connaissance de son engagement et de ses raisons.

On notera qu’en plus de ce temps de sept années et quelques mois pour prendre une décision négative, ce courrier ne prend pas une ligne pour circonstancier et justifier ce refus, ce qui est tout de même particulièrement incroyable.

On notera aussi (et c’est le plus grave) que ce délai de traitement a permis que ce centre commercial soit transformé. Certainement une forme de gestion par l’usure.

La suffisance avec laquelle ce dossier fut géré est donc totale.
Étant un nouvel interlocuteur, je suis certain que cela changera avec vous.
Alors, je me suis bien entendu posé la question de poursuivre ou non encore et encore mon engagement dans ce dossier.
C’est épuisant les délais de réponse d’une administration.
J’ai déjà donné deux ans et demi pour le classement du centre commercial de Sens dessiné également par Monsieur Parent et mes relations avec la DRAC Bourgogne y furent alors d’une tout autre nature : le respect complet et mutuel.
Et donc plus de sept ans pour le dossier de Ris-Orangis.
Je suis engagé dans la défense de ce Patrimoine contemporain et moderne, je le fais avec le soutien de quelques autres citoyens, sans aucune autre énergie que le désir de mettre sous la lumière ce Patrimoine souvent méprisé, souvent oublié.
L’attitude de vos services prouve malheureusement que j’ai raison et la situation du Patrimoine de la deuxième moitié du XXème siècle en Ile-de-France le prouve également. Car, oui, mettre sept ans pour traiter le dossier d’une demande légitime et citoyenne est, si ce n’est une forme de violence, c'est au moins du dédain.
J’apprends que Madame Parent n’a même pas été informée par vos services de votre votre décision...Invraisemblable oubli...Franchement...

Par ce courrier je vous annonce que je fais donc appel de cette décision auprès du Préfet et que, le cas échéant, je ferai appel auprès du Tribunal de Versailles. Je serai curieux de voir comment effectivement un Tribunal Administratif jugera d’un délai de réponse de sept années par une administration.
Bien entendu, comme pour le reste de ce dossier devenu ubuesque et c’est moins drôle kafkaïen, je continue d’informer le public de l’avancé de ce dossier sur mon blog, lors de mes conférences, auprès de mes étudiants, lors de mes émissions de radio, sur les réseaux sociaux bref, partout où la démocratie et la légitimité citoyenne me le permettra.
Cela ne m’amuse pas. Il faut malheureusement informer les citoyens de la manière dont on traite leurs demandes et des délais inacceptables qu’une administration française leur inflige.

Il est évident que ce n’est pas contre le refus de la commission maintenant que je me bats (elle est souveraine) mais contre ce que je prends comme du dédain et une suffisance à mon égard et à l’égard des citoyens m’ayant soutenu.
J’attends donc rapidement une explication circonstanciée de ce refus et des excuses de la part de vos services  pour le délai de traitement de ce dossier.

Sept ans...

Je joins une copie de ce courrier à Monsieur Riester, Ministre de la Culture.
Ce courrier étant une lettre ouverte, elle figurera, avec votre courrier sur mon blog.


Veuillez agréer, Monsieur Darrioumerle, l’Expression réelle pour ma part de ma Considération encore distinguée.

David Liaudet

courrier à Monsieur Riester, Ministre de la Culture,

objet : classement au titre des Monuments Historiques
Centre Commercial de Ris-Orangis, Claude Parent architecte.

Monsieur le Ministre,

veuillez trouver ci-joint un courrier que j’envoie à Monsieur Darrioumerle* en charge maintenant du dossier de classement du centre commercial de Ris-Orangis dessiné par Monsieur Claude Parent.
La commission ayant émis un refus, je fais donc appel auprès du Préfet et si nécessaire, auprès du Tribunal Administratif de Versailles. Il est impossible que dans une démocratie on mette autant de temps pour répondre  par la négative à une demande citoyenne.

Plus de sept ans, Monsieur le Ministre...

Est-ce acceptable ?
Est-ce acceptable, qu’après sept années d’attente, que ce refus ne soit pas circonstancié par un rapport, qu’aucun personnel de votre administration ne prenne la peine d’informer de vive voix le citoyen ayant porté ce dossier ?
Est-ce acceptable que les ayants-droits de Monsieur Parent ne soient pas informés de cette décision ?
Est-ce enfin acceptable qu’aucun personnel de cette administration, après sept années d’attente, ne prenne la peine de s’excuser pour ce délai de traitement irrespectueux ?

Croyez-vous que cela donne à votre action et à l’énergie de la Mission Bern une image correcte de la France citoyenne ?
Est-ce conforme à  l’engagement du Président de la République d’écouter les citoyens et les citoyennes ?

Certain, Monsieur Riester que vous comprendrez la nécessité maintenant de répondre par des délais raisonnables de la part de vos administrations à des citoyens simplement engagés avec vous dans la défense du Patrimoine de notre pays, je me permets donc de vous dire à la fois ma peine mais aussi ma colère que je crois légitime.
Mon engagement, Monsieur le Ministre, reste donc entier, avec vos services, et surtout au service du Patrimoine de notre République.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’Expression de ma Considération Distinguée.

David Liaudet



*conservation des monuments historiques, Bureau de la protection, DRAC Ile-de-France.
ps : ce courrier sera joint au dossier visible sur mon blog pour une plus grande clarté de l’avancement de ce dossier.

Bonjour chères lectrices, bonjour chers lecteurs,
Comme vous le savez, depuis six ans maintenant je me mobilise et je tente de vous mobiliser pour que le Centre Commercial de Ris-Orangis, dessiné par Claude Parent puisse obtenir une inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques tout comme celui de Sens.
Six années que le dossier est déposé comme le droit m'y autorise auprès de la DRAC Île-de-France. Six ans que strictement rien n'a bougé, le bâtiment a même subi entre temps une modification qui, heureusement ne porte pas pour l'instant préjudice à la construction de Monsieur Parent. Je vous laisse juge d'une administration de défense du Patrimoine, si lente, que pendant qu'elle n'agit pas, le Patrimoine est attaqué alors même qu'il est signalé.
Vous me direz que la Région Ile-de-France est en passe de devenir une sorte d'exemple du mauvais traitement et de l'indifférence au Patrimoine Moderne et Contemporain. Est-ce la peine de refaire la liste ?
Oui ?
Et ne croyez pas que les modestes contre exemples que l'on vous donnera pourront inverser la vapeur...Le bilan est négatif. Point barre.
Tours-Nuages de Aillaud à Nanterre gravement menacées, destruction du Foyer des Jeunes travailleurs de Prouvé et Chemetov à Saint-Ouen-sur-Seine, dans un silence coupable des institutions, Saccage programmé de la Maison du Peuple (là, on touche le fond) à Clichy, Lamentable abandon de l'école d'architecture de Nanterre, Centre Thomson-Houston de Vélizy-Villacoublay de Parent et Virilio (dernière œuvre du duo)... Et tant d'autres...par exemple, la Halle de Fontainebleau, véritable cas d'école du retournement politique.
Alors devant autant de temps passé à attendre patiemment, en croyant sincèrement que, sans doute, les agents en charge de ces dossiers pouvaient être débordés, j'ai pris mon mal en patience.
Mais voilà, après des coup de téléphone dont je garde la liste, après des courriers sans réponse, je m'aperçois que l'on me sert toujours la même excuse que vous pourrez lire ci-dessous.
J'ai donc décidé de vous montrer comment fonctionne (mal ?) une institution de Conservation des Monuments Historiques, comment elle s'occupe des demandes légitimes des citoyens, comment, en fait, elle travaille sur l'usure, c'est malheureusement, tout ce qu'il me reste à croire.
Vous trouverez donc à partir de maintenant tous les courriers, contacts, actions que j'entreprends pour obtenir, tenez-vous bien, non pas le classement mais seulement le droit à ce que ce dossier passe en commission, comme la loi rappelée par Agnès Chauvin dans l'article du Parisien m'y autorise. La commission sera souveraine. On s'étonnera tout de même que, le Centre Commercial de Claude Parent, devant l'importance de cet architecte n'ait même pas obtenu le Label Patrimoine du XXème Siècle même si on sait le peu de cas que l'histoire fait des bâtiments couverts par ce dernier...
Alors, je me doute que vous ne serez sans doute pas nombreux à prendre la peine de lire tous ces courriers et tous ces documents. Je veux juste que vous soyez certains que je ne lâcherai rien et que vous pouvez agir :
1 signez la pétition
2 envoyez la carte postale de soutien, demandez-la moi, elle est gratuite.
3 écrivez au Maire de Ris-Orangis, à la DRAC Ile-de-France pour demander où en est le dossier.
4 écrivez au Ministère de la Culture
5 signalez le bâtiment à la Mission Stéphane Bern ou toutes autres constructions du XXème Siècle qui le mérite.
6 partagez cet article, racontez partout comment se passe le traitement des dossiers dans cette DRAC, il est temps que maintenant après six années d'attente, une demande citoyenne soit entendue.

On notera que ce dossier aura vu défiler pas moins de 4 Ministres de la Culture...Madame Filippetti, Madame Azoulay, Madame Pellerin, toutes socialistes et maintenant Madame Nyssen. Espérons que Madame Nyssen, ayant publié un ouvrage sur Claude Parent, saura enfin soutenir ce dossier...

Bonne lecture !

On commence :

Le 14 janvier 2018,

à

Madame Xavière Desternes
Conservation Régionale des Monuments Historiques,
Essonne.

Madame,
Suite à ma démarche* pour savoir s'il serait envisageable de porter plainte auprès du Tribunal Administratif pour non réponse d'une administration publique à une demande citoyenne, j'ai l'honneur de recevoir un courrier de Madame Nicole da Costa (voir ci-dessous) m'indiquant votre stratégie pour l'avenir de la demande de classement du Centre Commercial de Ris-Orangis, dessiné par Monsieur Claude Parent.
Demande, je le rappelle déposé en mars 2012 il y a 6 ans...
Pour justifier ce temps long, vous arguez d'une complexité du dossier lié à la multitude des propriétaires qui devraient être tous informés de cette demande de classement. Au téléphone, lorsque je prends des nouvelles, c'est toujours ce retour des propriétaires qui est invoqué. Pendant ce délai que vous accordez à la réponse des propriétaires, le bâtiment est transformé. C'est d'ailleurs lors de l'un de mes coups de fil que je vous en ai informé. Mais après tout, c'est normal, c'est la vie d'un bâtiment et c'est heureux que la construction de Monsieur Claude Parent puisse trouver un nouveau rythme de vie, de nouveaux usages ce qui est la preuve de sa polyvalence et aussi d'une réelle inscription dans son paysage urbain surtout lorsque cette transformation ne bouleverse pas de manière irrémédiable le bâtiment. Un permis de construire a donc été déposé en Mairie de Ris-Orangis, Mairie de Ris-Orangis qui, alors qu'elle était au courant de cette demande de classement, a donc bien accordé ce permis de construire. Vous a-t-elle consulté ? Voilà qui est éclairant sur ce que peut provoquer ce délai de réponse sur un bâtiment de cette importance.
Quatre chaines nationales de télévision sont venues faire un reportage à Ris-Orangis, les journaux locaux, régionaux, nationaux et la presse spécialisée ont parlé de cette demande de classement. France Culture a réalisé une émission spéciale et France Inter une interview. Les Cahiers de la Maison de Banlieue et de l'Architecture ont édité un article et une visite guidée fut même organisée, ouverte à tous, elle a connu un beau succès populaire au beau milieu des clients curieux.
Le Groupe Inter-Marché communique aussi positivement sur ce classement.
Devant un tel déferlement médiatique, il m'est très difficile de croire, Madame Desternes, que les propriétaires ne soient toujours pas au courant de cette demande de classement et que ce délai de six années ne leur ait pas permis de donner leur avis et de vous contacter.
De toute manière, Madame, vous le savez tout comme moi, cet avis n'est que consultatif pour ce type de demande.
Ne pas répondre à une information n'est pas ne pas en être informé.
Espérons que votre nouvelle campagne d'informations auprès des propriétaires soit efficace et que, surtout, l'attente de leur réponse ne prennent pas à nouveau six années...
Pourriez-vous me donner  un ordre d'idée pour un temps de réponse de leur part qui vous semble raisonnable ? Il serait dommage de donner l'impression d'instrumentaliser ce temps de réponse pour épuiser les énergies de défense du Patrimoine.
Il est assez compréhensible de penser que votre service soit débordé, que les demandes et les urgences arrivent de toutes parts, que vous n'ayez pas le personnel nécessaire pour traiter tous les dossiers rapidement et que la richesse de votre territoire vous oblige à des priorités.
Sans doute, peut-on concevoir cela.
Sans doute aussi que cela est la cause d'une gestion dans l'urgence, celle qui intervient trop tard sous la précipitation des pelleteuses  et des personnels politiques. Malheureusement la Région Ile-de-France est riche maintenant de ces tristes exemples.
Dans le Parisien*, un article passionnant nous explique comment travaille ce service. Madame Agnès Chauvin rappelle avec conviction et raison que tout citoyen peut en effet faire une demande de classement, que les services de l'État sont là pour les écouter et les guider et que, formidable, même le Patrimoine du Vingtième Siècle est ainsi protégé. Cet article date d'avril 2016, la demande de classement de Ris-Orangis date de mars 2012. Il y a donc bien eu des commissions qui ont statué sur le Patrimoine du Vingtième Siècle pendant ces 6 années, c'est heureux de le lire et de l'entendre. Certainement que ces propriétaires ont eu l'occasion de vous donner leur avis.
La question n'est pas d'ailleurs tant celle du classement de ce bâtiment exceptionnel, la question n'est pas qu'un désir reçoive une réponse positive, la question n'est pas de prendre la place des compétences scientifiques. La question c'est de savoir comment on donne la chance à une architecture emblématique d'être reconnue et comment dire à la population de Ris-Orangis et de la Grande Banlieue parisienne qu'elle possède un Patrimoine moderne et contemporain. La question est ici de faire acte de communication autour de cette histoire et d'éveiller les consciences à cette histoire. 25 ans étant le délai légal nécessaire à ce recul et six années supplémentaires de réflexion sont donc une chance ?
Dans Libération**, le 28 décembre 2017, Monsieur Bernard Toulier évoque le Label Patrimoine du Vingtième Siècle et le Patrimoine en banlieue. Il a bien raison. Il est grand temps que, hors des questions territoriales, hors même des questions de jugement esthétique ou de formation personnelle des agents du Patrimoine (trop peu sensibilisés à l'architecture contemporaine ?), les constructions de la deuxième moitié du Vingtième Siècle soutenues justement par les institutions qui en signalent l'importance, soient protégées. Cette protection est l'acte le plus fort mais surtout le plus juste pour éduquer, raconter notre histoire commune, loin des politiques locales qui passent et de maintenir ce qui, pour nous, communauté nationale, façonne notre espace historique. Le Label Patrimoine du XXème Siècle signale certes, mais il ne protège absolument pas, loin s'en faut. Et d'ailleurs le centre commercial de Ris-Orangis, tout à fait éligible à ce Label ne le possède même pas... Pourquoi donc ?
Alors, si je vous adresse cette lettre ouverte c'est que je souhaite aujourd'hui que l'ensemble des démarches en cours soient maintenant rendues publiques pour, comme vous semblez le désirer, que les propriétaires mais aussi tous les citoyens puissent assister à la réalisation d'un travail de réflexion sur ce Patrimoine et puissent juger du fonctionnement des institutions en charge de ces dossiers.
Que chacun, non pas s'élève en juge, mais puisse être acteur, car agir c'est la seule réalité concrète de la citoyenneté. Je réponds en quelque sorte à votre désir de transparence.
En ce sens, je rejoins les désirs du Président de la République et de Madame la Ministre de la Culture ayant invité par la Mission Stéphane Bern les citoyens  à s'emparer de l'action patrimoniale.
Avec vous, Madame, avec l'ensemble des acteurs locaux et nationaux de ce dossier, avec les ayants-droits de Monsieur Claude Parent qui ne sont jamais informés, eux, par ces services de l'avancement de ce dossier ni des transformations sur le bâtiment, avec les étudiants en Art et en Architecture, avec les amateurs d'architecture moderne si nombreux aujourd'hui et qui génèrent du tourisme, avec les citoyens de Ris-Orangis qui font là, simplement leurs courses et font vivre leur ville, avec les propriétaires, faisons de ce bâtiment un signe fort pour ce territoire, une ode au vivre ensemble, un exemple que ce Patrimoine n'est pas qu'une histoire dans des livres spécialisés mais un objet vivant, une œuvre.
Monsieur Claude Parent le mérite.
Toujours à votre disposition pour vous aider dans ce dossier,  toujours citoyen,
veuillez agréer Madame Desternes, l'Expression de ma Considération Distinguée.
David Liaudet
Une copie de cette lettre ouverte sera adressée à Madame Naad Parent, à Monsieur Raffalli, Maire de Ris-Orangis et bien entendu à Madame Nyssen, Ministre de la Culture.
*l'article du Parisien :
http://www.leparisien.fr/paris-75/huit-nouveaux-monuments-sous-haute-protection-de-l-etat-19-04-2016-5728751.php
**l'article de Libération :
http://www.liberation.fr/france/2017/12/28/sauvegarder-le-patrimoine-de-banlieue-une-question-politique_1619400

le courrier en question* :



courriel envoyé le 12 mars :

Bonjour Monsieur Cerclet,

venant à l'instant d'essayer de joindre Madame Chauvin, son répondeur m'indique qu'en cas d'urgence, je peux vous laisser un message sur cette adresse.
Il y a bien urgence, Monsieur Cerclet.

Dans dix jours, nous fêterons ensemble, je l'espère, le sixième anniversaire du dépôt de dossier en vue du classement possible du centre commercial de Ris-Orangis, de Claude Parent, architecte.

Six années, Monsieur.

Depuis ces six années, toutes les actions possibles ont été réalisées pour que, enfin, cette demande soit, comme il en est légitime et donc de droit français, prise en considération.
Ce que Madame Chauvin d'ailleurs rappelle si pertinemment dans un article au journal Le Parisien.
Les journaux locaux ou nationaux, la télévision (trois chaines nationales) France Culture, France Inter, une pétition, une visite organisée avec le soutien du gérant d'Intermarché, tout cela n'a pu échapper aux propriétaires du bâtiments qui sont donc informés maintenant, tout comme l'est la Mairie de Ris-Orangis qui délivre d'ailleurs des permis de construire sur ce bâtiment pendant que les six années passent...

Je me réserve donc encore le droit de porter plainte auprès du Tribunal Administratif pour non réponse d'une administration à une demande citoyenne.
Le dernier courrier reçu ne peut en aucun cas être une réponse valide devant l'incroyable lenteur de cette demande et ce retranchement derrière cette nécessité d'informer les propriétaires.

Ne pas avoir de réponse n'est pas, en droit français, ne pas avoir été informé...Donc acte.

De plus, depuis la réception de ce courrier, aucune nouvelle sur l'avancement du dossier, cela fait maintenant presque trois mois.

J'ai donc décidé qu'à partir d'aujourd'hui de rendre publique l'ensemble des courriers et des communications avec vos services afin que le fonctionnement (dysfonctionnement ?) d'une administration soit rendue lisible. Cela va dans votre sens, il s'agit bien d'informer le plus possible les propriétaires qui trouveront ainsi sur mon blog, toutes occasions de suivre ce dossier avec moi, avec vous.

Je ferai aussi copie de tous les documents aux ayants-droit de l'œuvre de Monsieur Claude Parent, ayants-droit qui n'ont pas été informés, eux,  des transformations sur le centre commercial de Ris-Orangis.

Ainsi, ce courrier, sera dès ce soir lisible sur mon blog, ainsi que ma réponse au courrier de Madame Desternes.

Je tiens à vous le dire à nouveau, il n'est pas question d'un droit au classement mais d'une obligation de répondre par la procédure légale à cette demande. Il est de votre devoir de faire passer ce bâtiment en commission même pour le retoquer. On peut d'ailleurs également s'étonner qu'il ne soit pas au moins, inscrit au  Label Patrimoine du XXème siècle.

Je tiens également à vous informer, (et c'était l'objet de mon appel à Madame Chauvin ce matin), que j'ai signalé le bâtiment à la Mission Stéphane Bern pour le Patrimoine.
À l'heure du Grand Paris, à l'heure où le Gouvernement demande aux citoyens d'être acteurs de leur Patrimoine, le cas sidérant de Ris-Orangis et de son délais de six années sera sans doute intéresser les politiques ainsi que le public de Ris-Orangis, les amateurs d'architecture, les ayants-droit mais aussi de tous les citoyens désireux d'être acteurs de leur Patrimoine comme le demande donc, cette Mission gouvernementale sous l'égide du Président de la République.

Un cas...d'école.

Dans l'attente (six ans...) de votre réponse à cette vraie urgence, veuillez Monsieur Cerclet, être certain de l'expression de ma considération distinguée.

David Liaudet


envoyé le 14 mars :

Monsieur Stéphane Raffalli,
Maire de Ris-Orangis,


Monsieur le Maire, permettez-moi de vous souhaiter un joyeux anniversaire.
Cela fait maintenant six ans que le dossier de classement du centre commercial dessiné par Claude Parent fut déposé, pour l’instant sans réponse.

Ce délais a malheureusement permis des transformations sur le bâtiment sans que les ayant-droits de Monsieur Parent n’en soient informés.
Vous avez accordé ce permis de construire ce qui éclaire votre position sur ce dossier.

Malgré mes courriers et mes appels téléphoniques nombreux à votre mairie, avec, chaque fois la promesse par votre secrétariat d’un rappel, je n’ai pu avoir votre avis sur ce dossier que je relance donc avec vigueur. J’ai beaucoup de temps libre et un respect pour l’action citoyenne.

Je tiens à vous informer que j’ai signalé le centre commercial à la Mission Stéphane Bern, mission sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Présidence de la République. Peut-être que ce nouveau dossier, ouvert sur un autre front patrimonial touchera au but.

Vous trouverez ci-joints les courriers expédiés à Monsieur Dominique Cerclet et à Madame Desternes au sujet de ce retard de traitement. Des copies de ces courriers furent envoyés ce matin à Madame la Ministre de la Culture. Ils sont également disponibles sur mon blog, libres de consultation, pour que les citoyens de Ris-Orangis puissent suivre ce dossier de manière transparente et juger du traitement régional mais aussi municipal de leur Patrimoine.
Je ferai de même pour ce courrier et pour l’ensemble des démarches que maintenant, je désire porter au regard du plus large public possible.

J’ose encore, Monsieur le Maire, croire en votre soutien, en votre intérêt pour le Patrimoine de votre ville, à l’heure ou la Présidence de la République sous l’action de Madame Nyssen demande aux citoyens de s’emparer de leur Patrimoine et d’en devenir des défenseurs actifs. Pour ma part, je désire me joindre à ce mouvement.

Soyez certain, Monsieur le Maire, de ma Considération Distinguée.

David Liaudet


envoyé le 14 mars :
Objet : délais de traitement des demandes de classement au titre des Monuments Historiques.

à

Madame Nyssen
Ministre de la Culture et de la Communication


Madame Nyssen,


En septembre 2008, Béatrice Simonot publiait aux Éditions Acte Sud un important ouvrage sur l’œuvre de Monsieur Claude Parent : le fou de la diagonal, Claude Parent, architecte.

Je me permets donc de vous joindre, Madame la Ministre, certain que vous ne pouvez qu’être intéressée par l’avenir de l’œuvre de Monsieur Claude Parent.
En 2011, après deux années et demi de travail, sur ma demande et avec l’appui de très nombreux soutiens citoyens, la DRAC de Bourgogne portait le centre commercial de Sens (Yonne) à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Il s’agissait d’un acte fort et courageux pour un bâtiment de ce type, reconnaissant là l’importance de cette construction pour l’histoire de l’architecture contemporaine.

Il y a six années maintenant, un dossier pour le centre commercial de Ris-Orangis, également œuvre de Claude Parent fut déposé à la DRAC Île-de-France (Essonne). Et depuis plus de six années maintenant, ce dossier n’a obtenu aucune réponse positive ou négative. Je me permets donc de vous envoyer la copie d’une lettre ouverte que j’adresse ce jour à Monsieur Cerclet et Madame Dexternes chargés de ce dossier à la D.R.A.C Île-de-France (Conservation de l’Essonne).
Il n’est pas ici question d’exiger quoique ce soit d’autre qu’un traitement équitable de ce dossier qui depuis six années attend simplement le droit de passer en commission, commission qui restera souveraine. Le plus grave étant que ce bâtiment, pendant ce délais, fut malheureusement transformé sans que les ayant-droits de l’œuvre de Monsieur Parent en soit informé.


Alors que la banlieue subit des outrages insensés sur les constructions du Vingtième Siècle (école d’architecture de Nanterre de Jacques Kalisz, Foyer des jeunes travailleurs de Jean Prouvé et Paul Chemetov à Saint-Ouen-sur-Seine, Tours Nuage de Émile Aillaud, Maison du Peuple de Clichy de Beaudouin et Lods...) et que cette banlieue manque souvent d’une reconnaissance de son Patrimoine récent, le centre commercial de Ris-Orangis a pourtant depuis peu retrouvé un regain d’intérêts de la part des critiques, historiens de l’architecture mais également des simples citoyens venant là faire leurs courses dans un lieu qui résonne maintenant d’une toute autre manière. La dernière visite guidée du bâtiment organisée par la Maison de la banlieue et de l’architecture fut un très grand succès populaire.
Il est toujours gênant, dans ces moments de convivialité et de pédagogie patrimoniale, d’avoir à expliquer au public que les institutions qui devraient offrir une protection semblent totalement inactives. Six années sans traitement d’un dossier...

Votre Ministère ayant mis en place la Mission Stéphane Bern afin que chaque citoyen puisse redevenir actif face au Patrimoine en danger, j’ai donc également inscrit sur cette liste le centre commercial de Ris-Orangis en espérant un nouveau sursaut.

Je suis certain qu’au delà de ce cas particulier qui attend depuis six années maintenant son traitement, c’est à l’ensemble du Patrimoine du Vingtième siècle que nous devons un regard particulier. Notre pays en est riche, c’est une chance.
C’est une chance d’offrir aux populations de ces quartiers souvent mal aimés une attention et une valorisation. C’est par cette valorisation du lieu de vie que l’on offre aussi l’opportunité de saisir pour soi, la Culture.

Certain que vous comprendrez cette position, et dans l’espoir qu’une nouvelle politique de conservation et d’exceptionnalité de ce Patrimoine du Vingtième Siècle soit mise rapidement en oeuvre,

Veuillez Agréer Madame la Ministre, l’Expression de ma Considération Distinguée.

David Liaudet
PS : tout ce dossier est maintenant visible sur mon blog et sur les réseaux sociaux afin que le public puisse suivre le fonctionnement des institutions patrimoniales. Il en va du désir de transparence maintenant nécessaire devant le retard du traitement de ce dossier.
http://archipostalecarte.blogspot.fr/


Pour revoir une partie des articles sur Ris-Orangis :
http://archipostcard.blogspot.fr/2012/03/ris-orangis-un-centre-commercial.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2015/04/un-centre-commercial-monument.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2016/05/a-lenseigne-de-la-banlieue-claude-parent.html
http://archipostalecarte.blogspot.fr/2018/01/territoire-perdu-de-la-conservation-du.html
http://archipostcard.blogspot.fr/2017/04/derniere-lettre-ouverte-madame-azoulay.html 
http://archipostcard.blogspot.fr/2016/09/journee-europeennes-doubli-du-patrimone.html