mercredi 3 octobre 2012

Des centres commerciaux : un sauvé et un à classer !

Je vous invite à Sens pour le mois de l'architecture en Bourgogne afin de nous retrouver lors d'une intervention autour de Claude Parent, Nevers et Sens... et Ris-Orangis !
Nous évoquerons en présence de l'architecte l'histoire de ses constructions dans la région Bourgogne et aussi le dernier événement : le classement du centre commercial de Sens.
Autant vous dire que je suis prêt et heureux à cette perspective de me retrouver ainsi avec Monsieur Parent, ensemble pour parler de cette belle aventure. Cette soirée vous permettra également de voir le très émouvant et beau film de Brigitte Cornand dont je vous ai déjà parlé ici.
Réservez donc votre mercredi 24 octobre à 18h, salle de conférence du CEREP à Sens pour la projection du film suivi d'un débat donc avec Mr Parent et en présence également de Francis Rambert, Directeur de l'IFA.
Ci-jointe l'invitation à l'exposition consacrée aux réalisations de Mr Parent en Bourgogne. Malheureusement, je ne pourrai être là le jour du vernissage.
On aura le plaisir d'y trouver Monsieur le Maire et son adjoint à l'urbanisme.

Et le combat continue.
Il faut encore protéger l'œuvre de Monsieur Parent dont la destruction récente du Centre Thomson-Houston dessiné avec Paul Virilio reste une honte et cela malgré votre belle mobilisation (merci à tous !)
J'ai donc déposé un dossier de demande d'inscription pour le centre commercial de Ris-Orangis, autre superbe construction de l'architecte. Une pétition par cartes postales est lancée. Il vous suffit comme pour Sens, d'envoyer cette carte postale à la D.R.A.C Ile-de-France. Cette carte postale est gratuite et vous sera envoyée sur simple demande de votre part. Pour ce faire, contactez-moi par mail.
Je profite de cette manifestation pour lancer une pétition internet pour Ris-Orangis.
Ici :
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N29781

Merci  et à bientôt à Sens !



















la carte postale pour Ris-Orangis :






Fais la plus grande la gouttière je te dis !

L'architecture moderne comme toute architecture a su répandre des modèles, des signes. Ainsi d'un bâtiment à un autre, une forme, une idée, voyagent, changent et réapparaissent comme preuves de la circulation des solutions ou... des habitudes. Tout cela finit par faire un genre, un style voire un académisme. Mais, après tout parfois les formes mentent et nous laissent aussi croire à des proximités qui ne sont finalement que des cousinages visuels.
Lorsqu'on demandait au responsable du programme "Bourran", de navette spatiale soviétique, comment il expliquait la proximité avec le projet américain, celui-ci répondait simplement: "Nous avons d'excellentes photocopieuses..." Il faut croire que certains architectes aussi !
Commençons :



Je n'avais pas encore eu l'occasion de vous montrer sur ce blog la très belle et célèbre Fondation Maeght à Saint Paul de Vence. Je n'ai malheureusement pas encore eu la chance de visiter ce lieu qui pourtant porte à lui seul une grande partie de la Modernité Artistique. La caractéristique essentielle de cette construction, ce qui fait son "image" et la rend reconnaissable immédiatement c'est bien sa couverture et ses deux gigantesques toits en demi-cylindres. L'ensemble parfaitement Corbuséen est de ce point de vue spectaculaire et demeure un geste dont la gratuité fait la grandeur. On notera avec étonnement  et même un peu d'agacement que les deux cartes postales que je vais vous montrer et qui sont des éditions de la Fondation Maeght oublient de nommer l'architecte ! Incroyable !
José Luis Sert est donc cet architecte oublié.
La première carte postale nous permet de lire le bâtiment depuis le sol un peu comme les sculptures de Giacometti qui forment une foule éparse à son entrée. On retrouve bien le vocabulaire des brise-soleil, du mélange de pierres en opus incertum (eh oui !), de briques et de béton blanchi superbement mis en œuvre. L'autre carte postale toujours chez Maeght éditeur...





...nous propose une vue plus... artistique. Depuis les terrasses, nous visons dans un noir et blanc au ciel dramatique la géométrie courbe et généreuse de l'un des demi-cylindres. On perçoit également la relative transparence de l'ensemble et les circulations habiles. Mais on ne nous donne toujours ni le nom du photographe ni celui de l'architecte ! Pourtant on retrouve le logotype de la Fondation Maeght qui met bien en avant les "signes" de son architecture. Mais voilà un signe qui voyage :



Cette carte postale de St-Médard en Jalles nous montre plusieurs aspects de la ville devant lesquels nous passerons rapidement même s'ils ne manquent pas de charme. Ce qui nous retient est situé dans la case en haut à droite de cette carte postale Théojac expédiée en 1976.



La Maison de la Culture nous rappelle bien quelque chose non ?
Jean-Jacques et Philippe Chaveron, les deux architectes de cet ensemble ont sans aucun doute vu José Luis Sert. A moins que cela ne soit le contraire ! Mais quoi ? C'est beau aussi non ? Alors... Tout est là, le toit qui décline à l'envi le jeu des courbes, le mélange du béton et des briques, et même un certain équilibre des volumes et des ouvertures. La proximité de dessin est grande. Quand un dessin est bon !
Je ne trouve rien sur ces deux architectes et je ne peux dire comment ils revendiquent cette proximité qui, personnellement, loin de me déranger, est pour moi l'exemple d'une pertinence formelle jouée et déjouée. La citation est possible, l'écho d'une forme à une autre aussi. Reconnaître une construction dans une autre c'est aussi parfois faire de l'architecture. On retrouve mieux sur cette autre carte postale Combier l'architecture des frères Chaveron. Nommé théâtre de l'Ouest-Aquitain et centre culturel, le lieu est bien visé dans une esthétique parfaite et attentue de la carte postale : premier plan fleuri ! Mais surtout on devine un peu mieux le principe constructif et le plan de l'ensemble.



On pourrait tirer un peu la ficelle :



Cette très belle piscine de Montbard nous propose aussi un peu ce signe moderne. Oui, ici un peu de loin c'est vrai. Quoique, si vous regardez bien à l'extrême droite de la carte postale La Cigogne on retrouve tout de même le vocabulaire. Mais c'est surtout pour moi l'occasion de vous montrer cette belle piscine que l'on doit aux architectes Maillard et Ducamp et aussi Jouven et Phelouzat.
Ce Bigger Splash à la française me plaît beaucoup. Alors un prétexte en vaut un autre ....