dimanche 15 juillet 2012

Yoyogi Tange

Sans doute l'une des œuvres les plus extraordinaires du siècle dernier : le  Gymnase Yoyogi par Kenzo Tange.
Objet d'une grande technicité architecturale, il porte pourtant une image de grâce, d'onirisme telle qu'on en rencontre en regardant un beau coquillage, une pierre étrange, une mâchoire de baleine.
Son aspect organique dégagé des lignes de tensions des câbles porteurs est également accentué par la gestion de la récupération de cette tension par le socle de béton qui reprend les forces. Une toile d'araignée sur un rocher. Il s'agit en fait d'un pont suspendu au-dessus d'un stade.
Ajoutez à l'ensemble, une parfaite intégration des arts, une gestion subtile des circulations, un choix de matériaux qui expriment clairement leurs fonctions et leurs qualités et il ne fait aucun doute que ce très beau travail de Kenzo Tange est une leçon d'architecture. Formes et fonctions, lyrisme et rationalité.
Voici deux cartes postales de ce stade ou complexe sportif de Yoyogi :




















D'un peu haut, cette carte postale NBC (Nippon Beauty Colour) nous montre le Yoyogi sport center inscrit dans son paysage. Au loin la ville dessine un cercle de grandes tours. On peut depuis ce point de vue admirer les passerelles, les plans inclinés qui permettent d'accéder et de circuler dans le centre. On voit déjà également le beau jeu du métal de couverture qui brille et dessine les courbes.
Plus proche :



















Chez un autre éditeur dont je ne peux vous donner le nom, (Pégase sans doute vu le logo !) on retrouve donc notre beau Yoyogi Gymnasium. On perçoit mieux les liaisons et la quailité de dessin de l'ensemble et comment les courbes des deux constructions jouent entre elles, se rappellent, et se poursuivent.
Dans un superbe numéro d'Architecture d'Aujourd'hui de 1964 dont je ne peux m'empêcher de vous montrer la couverture, numéro dédié à l'architecture du sport, on trouve un long article écrit par Kenzo Tange lui-même et une grande quantité d'images plus superbes les unes que les autres. Je ne peux pour des raisons techniques vous donner le texte mais Kenzo Tange y évoque son gymnase comme une œuvre collective produite en relation directe avec des ingénieurs : Koji Kamya, et l'équipe URTEC architectes et Yoshikatsu Tsuboi, l'ingénieur pour la structure, Uichi Inoue ingénieur pour les installations mécaniques. Une merveille éditoriale au service d'une grande œuvre de Tange.