dimanche 15 août 2010

bains urbains bulgares

Claude a découvert un lot de cartes postales de la Bulgarie des années soixante. Une Bulgarie balnéaire et heureuse si on en croit les images...
La série nous montre au milieu d'une architecture toute moderne et neuve, des hommes et des femmes semblant jouir là des bonheurs de la mer et du soleil et se promenant en ville en maillot de bain.
La qualité des cartes postales est disons aléatoire. Du flou, du décalage de couleurs parfois un rien criardes, tout cela contribue aussi à une ambiance étrange au bonheur peut-être trop désiré.
Mais certains morceaux d'architectures, certains détails ne manquent pas de qualités et sont finalement bien internationalement inscrits dans l'époque.
Enfilades de fenêtres toutes tournées vers la plage, petites tours chapeautées de terrasses à casquettes, modules de logements alignés et sévèrement identiques.
On pourrait être en Espagne, à St Jean de Mont, en banlieue.
Les deux villes représentées sont Nessèbre et Varna. Le lot étant très important, j'ai fait une sélection déjà impressionnante qui ne vous découragera pas j'espère !


Commençons par Varna, avec l'hôtel Astoria à Sables d'Or. C'est écrit en français au dos de la carte postale comme pour toutes les cartes postales d'ailleurs. C'est daté par l'imprimeur de 1963. Pas de nom d'architecte.
Voici l'hôtel Iagoda :


La qualité pastel de l'ensemble est bien curieuse et on peut se demander quel rapport direct il pouvait y avoir avec une polychromie effective sur la construction !
Voici l'hôtel Giadioia :


Même principe coloré pour cette carte postale qui nous montre un bien joli bâtiment assez gracieusement posé sur des pilotis. C'est joyeux et frais non ?
Un autre hôtel, le Rodina :


Des chambres bien alignées sur trois niveaux. Rien d'exceptionnel, on devine un auvent en vaguelette à l'entrée. On pourra aussi, si on veut, s'attarder sur les automobiles et sur les silhouettes féminines et cela dans l'ordre que l'on souhaite !
L'une de ces silhouettes me fait irrésistiblement penser à la voisine de la famille Arpel dans Mon Oncle de Tati ; certainement le ridicule chapeau de paille pointu !
Mais si on n'aime pas les hôtels, à Varna on peut aussi profiter des bungalows !
Voyez :


C'est euh... sobre ! Et là aussi l'éditeur a eu la main un peu lourde sur le jaune !
Et là c'est aussi très surprenant :


Il s'agit du Bar Kolibité. Une sorte de fantaisie africaine, de robinsonade...
Continuons avec les hôtels de Varna, ici le Akatzia :


Puis le Mimosa :

On regardera le lit installé sur le balcon.
Puis encore l'hôtel Obzor :

Un peu pareil que les autres... La carte est datée de 1961.
Nous laissons un peu les hôtels pour nous trouver devant la Maison Internationale des journalistes.

Est-ce là que les journalistes de la Pravda, de l'Humanité venaient en vacances ? La carte est datée de 1960.
Un beau morceau avec maintenant cette station de repos de l'Assemblée Nationale.

L'architecture n'a rien d'extraordinaire depuis ce point de vue à part bien sûr ce bel escalier et son promontoire qui a séduit le photographe.
Continuons avec les escaliers :
Toujours à Varna et encore un hôtel, le Siréna:

Le photographe a bien choisi l'objet et le détail ; il a en effet de l'allure cet escalier cage !
Et la pin-up un peu ronde qui pose à l'intérieur ajoute un charme bien bulgare à cette carte postale. Nous sommes encore en 1960.
Toujours l'hôtel Siréna et un autre escalier. Du jaune partout:

Pour changer (!) l'hôtel Perounika d'une architecture... vraiment originale !

Ça va ? Vous en voulez encore ?
Alors voici l'hôtel Javor :

Très fleuri et un rien mal entretenu pour les abords aux herbes folles !
Vous voulez jouer et perdre à Varna ? Allez au casino :

1963, la jeunesse fascinée par un jet d'eau... et les chapeaux de paille pointus sont décidément à la mode.
Mais retournons à l'hôtel, voici le Morsko Oko !

D'une belle prestance, même assez élégant cet hôtel.

Quittons Varna pour Nessèbre:

Avec ce beau morceau, le Bar Variété. Là, il faut bien le reconnaître il se passe quelque chose.
L'ensemble a l'air bien dessiné, tout en ouverture. L'étrange traitement des volumes sur le toit, sortes d'aérateurs et la courbe du bâtiment ainsi que la finesse des huisseries confèrent à ce bar une allure très belle et bien moderne. On admirera l'enseigne absolument superbe.
Maintenant voici ce que c'est devenu... :

Passons à l'hôtel Tintivia posé sur la plage:

Il ne manque pas non plus de qualité dans sa simplicité.
Maintenant trois vues de l'hôtel Globous :



On remarquera sur le toit le changement de l'enseigne.
Reste là aussi une belle construction moderne et sobre avec un traitement du toit terrasse bien marqué. C'est élégant et tellement, tellement international !
Nous sommes en 1962.
Pour en finir avec les hôtels voici le Ropotamo :

D'un peu loin, un peu pareil, la carte postale ne nous aide pas à apprécier la construction. Par contre pas de difficulté à apprécier le lampadaire...
Dans le lot de Claude un hôtel à Budapest le Forum Hotel.

Il me fait penser depuis ce point de vue à la Préfecture de Créteil ! Il s'appelle aujourd'hui l'Inter-Continental Hôtel.
La carte postale est une photographie de MTI Zaray Peter. Nous n'avons pas le nom de l'architecte sur la carte postale mais nous le trouvons assez facilement : Jozsef Finta.
Et, au hasard, je m'amuse avec le scanner :