samedi 23 janvier 2010

tournesol et araignée


Je reçois ce matin une nouvelle piscine tournesol en carte postale. Il s'agit de celle de Loudun dans la Vienne.
La carte postale Cap-théojac est expédiée en 1985 pour un concours dont la réponse est montagne...
On sait ici mon goût pour ces constructions. Voyez les articles qui y sont consacrés.
Mais ici, le point de vue du photographe me révèle la structure un peu différemment, finalement avec une analogie que je n'avais pas encore vue : la toile d'araignée.
Le toit, résille de métal et coquille de plastique, nous laisse voir sa structure concentrique qui me fait donc penser à la bête à huit pattes.
Et aussi cette image me montre de dos une fillette au bord du bassin. Sa posture, le dos arrondi, la tête rentrée dans les épaules me laissent penser à une hésitation à rejoindre l'eau. Une petite peur qui provient certainement de cette araignée gigantesque quelque part au fond du bassin !
L'architecte de ces merveilles est Monsieur Schoeller, il n'est pas nommé sur cette carte postale.
J'ai reçu récemment un message de la Société Hydrotec qui s'occupe aujourd'hui de ces bâtiments. J'ai beaucoup de questions à leur poser !
Je vous donnerai leurs réponses.

Vigie



Ce qui est remarquable c'est la volumétrie.
La dissociation des deux objets, la tour de vigie et le réservoir d'eau douce produisent des vides délicats, des interstices si fins et contrastant fortement avec les masses.
Presque à touche touche.
Un couple dont les différences de chacun nourrissent l'autre.
Laurel et Hardy.
Le grand fin, terminé en éventail aplati s'ouvre sur l'extérieur, c'est sa fonction de vigie, balcon dans le ciel regardant le trafic des pétroliers. Le dessous nervuré comme une aile de chauve-souris déployée, le plissé d'une jupe fait un peu d'ombre mystérieuse au cône.
Pointue, découpée en plaques assemblées la vigie est, si on regarde bien, moulée en béton brut aux coffrages striés délicatement travaillant la surface de petites lignes dont la fonction constructive reste inédite.
Le petit cône, en dessous mais prenant ses aises en allant à la rencontre de la vigie, offre une forme simple bien connue mais à la justesse réelle en opposition avec sa sœur.
Les horizontales du coffrage disent bien son moulage, son ascension tranquille. Ça pousse du sol.
Le versoir dessiné par Le Corbusier sans qu'il le sache, comme un petit bec doit offrir les jours de grandes pluies une cascade merveilleuse tombant en fracas sur le sol, c'est ce qui a nourri la pousse. L'eau douce dedans, l'eau douce dehors.
N'oublions pas le morceau de dessin géométrique de la façade en bas à gauche et le V du toit à droite.
Partout encore, ce bleu de ciel contre ce gris du béton. Il faudrait écrire sur ces deux couleurs fonctionnant comme un désir du moderne. Ce gris indifférent, qui prend chaque ombre des interstices des planches de coffrage, laissant apparentes aussi les coulures de l'humidité.
Et ce bleu capté encore et encore par les peintres découpe les formes comme aux ciseaux en se dégradant vers l'horizon.
Je n'oublie pas le contrepoint d'un orange de carrosserie. Une Wolkswagen garée là par hasard, nous ramène au sol et nous dit l'échelle.



Mon œil n'arrive pas à quitter ce petit espace entre les deux formes. Si proches...



Sur le toit du cône, le coffreur a dû s'appuyer contre la vigie réunissant là les deux compères. Quelle chance !
Voyez ce que nous dit notre guide d'architecture contemporaine en France :


les architectes messieurs Jaubert et Lopez ne sont pas nommés sur cette belle carte postale "La Cigogne". la carte fut expédiée en 1985 de Martigues.