dimanche 20 juin 2010

Viva !

Dès demain, une boucle qui ira de Portbou à Bilbao.
Cette boucle large passera par Valence et Madrid.
Viva !

mardi 15 juin 2010

Paris, Paris, Paris, Paris

D'abord on se demanderait s'il s'agit encore de Paris.


La carte postale Lyna en exclusivité Desju, nous donnerait La Défense comme nom.
Elle serait même un peu précise avec le nom des tours comme Europe Aquitaine, E.D.F-G.D.F, Vision 80, Aurore, Manhattan G.A.N.
La carte serait datée au stylo bille bleu du 13 12 77.
Mais mon œil regarderait surtout la disposition de la foule, tournée tout entière vers le même point focal.
Mais que se passe-t-il à gauche de l'image ?


Puis dans cette foule je regarderais deux jeunes femmes très différentes. La première à gauche dans un joli ensemble parme volant au vent me ferait penser à Bernadette Lafont dans un Truffaut.
La seconde, cheveux courts et jeans aux pattes extra larges et au sac de toile sérigraphié d'un logo arc-en-ciel à Véronique Jannot dans Pause-café. A-t-elle pris des clichés de l'événement avec son appareil-photo japonais ?
Mais oui, que se passe-t-il ?
Puis, prendre le train.


Gare de Lyon depuis le pont Charles de Gaulle.
Une carte postale Alliance à la photographie de Marc Leconte.
Celui-ci détermine un cadrage serré enfermant le beffroi entre des tours froides et noires.
Le pont au tablier taillé dans une superbe courbe disposerait d'une nuée de lampadaires indiquant l'épuisement perspectif, du plus grand au plus petit.
Tout cela est écrasé pour former une image de ville dense, implacablement moderne et glacée.
A vrai dire superbe.
La carte postale nous donnerait alors le nom des architectes de ce bel ouvrage d'art : messieurs Louis Arretche, Roman Karasinski, Marcel Nouviale.
Avant démolition et regrets patrimoniaux, voir encore le Forum des Halles.


Le voir quatre fois dans de petites fenêtres, au temps de sa gloire giscardienne, sa gloire d'avenir chic.
Paris c'est chic sous les courbes blanches d'une véranda commerciale bien dessinée.
Un trou comblé d'une architecture épuisée en 30 ans.
Tenter de faire mieux à moins de décider que l'endroit devienne en permanence un concours d'architecture.
Déclarons la destruction complète tous les 20 ans des Halles et leur reconstruction. Dans une vie voir trois ou quatre lieux différents au même endroit.
La carte postale Abeille-Lyna nous donne le nom des architectes qui n'ont pas ici démérité quoi qu'on dise aujourd'hui : messieurs Vasconi et Pencreac'h.
Et la grande architecture :


Ledoux rencontre Bernard Huet à moins que cela ne soit le contraire.
La place Stalingrad au métro frôlant la superbe rotonde dans un geste tellement hardi digne de la ville de Jules Verne.
Et si la définition de la ville c'était ce genre de collage, offrant soudain du haut du métro un regard impossible.
Et l'architecte d'aujourd'hui regardant et analysant la place, vivant avec le lieu, mesurant, arpentant, définissant réinvente une place en achevant le travail de l'autre, celui disparu au fond d'un registre formel qui couve encore dans les esprits post-modernes.
Merveille de dessin, de géométrie, d'équilibre ressentie ici avec hommage, sans timidité.
Le photographe accuse le jet d'eau de parodie et le gris de l'eau sectionne l'image en deux. Derrière le métro, les égarements de la spéculation immobilière, les ratages du genre, la citation balbutiée puis crachée à prix d'or...
Paris, Paris, Paris, Paris.

lundi 14 juin 2010

trois en noir et blanc

Aucune autre raison de rassembler ces trois-là que la belle qualité du noir et blanc des cartes postales et l'intérêt historique des trois constructions, vous me direz, c'est déjà pas mal...
On commence :


Ce magnifique document postal nous est offert par les éditions Gaby pour Artaud. La carte postale fut expédiée en 1957 et son charme est total.
Ce point de vue assez rare sur le marché permet aussi de mieux saisir que celui-ci est comme posé sur une butte.
Posé est le verbe juste car la coquille de béton est bel est bien déposée sur son sol.
L'éditeur nous indique également le nom de l'architecte Monsieur Ursault.
Beauté équilibrée des gris, cadrage serré et véhicules d'époque confèrent à cette carte postale une belle place dans ma collection.


Je crois bien que nous avons affaire à un Lambretta et non un Vespa, à une 4cv neuve et une traction avant impeccable...
Je ne me lasse pas d'admirer l'extraordinaire finesse de la coquille de béton.
Béton ?


Pas tant que ça pour cette construction...
Je vous entends me dire que oui le couvent des dominicains d'Eveux de le Corbusier est bien en béton et vous avez raison sauf que ce que vous avez sous les yeux est... une maquette !
D'ailleurs au dos on peut lire un petit texte de soutien à la construction et voir un petit dessin qui reprend les formes de l'accueil.
Et si ce dessin était du Maître... je frémis !


On remarquera que cette maquette pousse l'illusion jusqu'à nous leurrer avec des moines miniatures.


Reste un document exceptionnel de qualité. La maquette fut d'ailleurs fabriquée par le Père Sage O.P. et c'est si rare que cela est inscrit au dos comme d'ailleurs le nom du photographe Recamier.
Une chose historique et importante :


Nous sommes à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard et notre guide vous dira que les architectes de cette réalisation qui marqua l'histoire de l'urbanisme en France furent messieurs Candilis, Josic et Woods.
Mais il ne vous dira pas que la ville est encore en chantier sur cette carte postale S.L expédiée en 1959.
On se réjouira de la séparation horizontale de l'image accentuant la géométrie de l'ensemble.
On aimera également la forme vide de la petite construction et l'absence totale de visiteur.
En cherchant sur internet, je vois que ni le site officiel de la ville, ni le site de l'office de tourisme de Bagnols-sur Cèze ne rendent hommage au travail effectué ici.
Un signe des temps sans aucun doute. La greffe n'a pas dû prendre ou confondue avec une mauvaise herbe.

dimanche 13 juin 2010

le luxe par l'escalier

Des fois on ne sait pas trop quoi mettre, quoi écrire.
Le fonds est là, dans des boîtes blanches Ikéa.
Des centaines de cartes postales qui dorment.
Alors mon index fait comme un folioscope rapide et feuillette les images dans un film saccadé aux images lentes et fixes.
Puis soudain, on ne sait pourquoi, on sent qu'il faut parler de cela ou de ceci.
Ce matin c'est l'Amérique du Nord.
C'est le spectacle, une certaine classe internationale.
C'est l'architecture des monuments, l'architecture des grands programmes, celle qui fonde un architecte qui l'assoit dans la ville et l'histoire : un Opéra ou un centre pour les Arts du Spectacle.


Nous sommes à New York au Lincoln Center devant le Metropolitan Opera House.
Le photographe choisit la nuit tombante qui permet grâce à l'éclairage intérieur de lire l'espace interne du hall.
On devine de grandes peintures, un éclairage puissant et un luxe chic et sobre.
Dans le retrait d'une colonnade un rien sèche, un dessin de grille étrange isole intérieur et extérieur.
Je le trouve un peu lourd ce dessin.
Certainement que l'architecte Wallace K. Harrison par ce grand volume ouvert et transparent s'amusa d'un contraste avec le reste de la machine à spectacle, elle, totalement fermée ne révélant rien des entrailles des coulisses.
Ici, il faut voir la ville, être vu d'elle quand les limousines et les taxis vous déposent devant la fontaine circulaire.
Le spectacle commence bien ici, sur cette place qui s'étire jusqu'à votre fauteuil.


Et pour construire ce jeu de piste social, rien de tel qu'un escalier vrillé, courbé qui vous révélera un coup de dos, un coup de face aux autres visiteurs. Votre tenue et les efforts que vous aurez fait pour celle-ci auront alors leur justification quand marche après marche la coupe parfaite de votre blazer italien ou de votre robe longue diront qui vous êtes.
Bien évidemment la main gantée refusera la rampe et préférera tenir un bras solide et d'un peu loin en vous tournant légèrement vous ferez un sourire à John et son épouse que vous n'aviez pas vus depuis la dernière représentation de Carmen l'été dernier.


Vous ne regarderez pas la beauté stupéfiante de cette courbe de l'escalier. Vous la vivrez, un point c'est tout car finalement la grande architecture est celle-là même qui se fait oublier, si douce à la cérémonie sociale.
Le rouge du tapis aussi épais que celui de la moquette de la Lincoln Continental Mark III qui vous a conduit ici.
Les noms disent les choses.
Tout de même, le temps d'une courte pose vous vous retournerez sur la nuit noire de New York et vous confondrez les étoiles un peu pâles du dehors avec la brillance des superbes suspensions.
En bas, en imperméable, une allure d'inspecteur de police attendra on ne sait qui, on ne sait quoi et vous aurez malgré vous une inquiétude au ventre.
Mais la musique...
Et le lendemain :


Cette fois c'est le taxi qui vous aura amenés ici à nouveau. Vous êtes venus avec les ballons jaunes des enfants, vous leur aviez promis.
Ils voulaient voir où vous alliez comme ça tard le soir, les laissant avec la nourrice.
Le jet d'eau éclabousse un peu les souliers vernis et les mains dans les poches votre mari regarde les mains dans l'eau des enfants heureux.
Et puis la petite famille ira chercher des billets pour le spectacle de danse russe. On dit que les costumes y sont d'une grande fraîcheur et que le spectacle respire la joie de vivre.
On dit ça oui, sur la Cinquième.
Mais le chauffeur à la maison a dû préparer la voiture pour rejoindre ce soir Philadelphie et la grand Tante qui vous y attend.
Dépêchez-vous les enfants, lâchez les ballons, points jaunes à jamais dans le ciel bleu de New York.

Les trois cartes postales du Metropolitain Opéra House sont éditées par Alma et photographiées par Franck Dunand.

Celle du Lincoln Center for the Performing Arts est une édition Manhattan Post Card et elle est datée de 1964.

vendredi 11 juin 2010

Hansjörg Schneider gratte et coupe

Hansjörg Schneider est un artiste allemand.
les fidèles le connaissent et savent bien qui il est. Les autres iront ici ou encore ici.
Je reçois en échange de quelques cartes postales françaises envoyées à Hansjörg, une bien belle réponse avec deux exemples de son travail sur les cartes postales.
D'abord une vue irréelle du marché de Royan qui dit bien la compréhension qu'a Hansjörg de l'architecture du bâtiment.


Dégagée du ciel, dégagée du sol, la coquille flotte dans un éther de mine graphite. Ce brouillard gris que le papier délicatement arraché autour de la forme donne à voir place soudainement cette construction dans une ambiance un peu minérale et crayeuse.
Cette vision est bien celle d'une coquille de nacre, d'un galet trouvé sur la plage.
Par transparence, la vue du verso est aussi très belle et fantomatique.


Pour l'autre carte postale, nous sommes un peu plus dans le registre de l'artiste avec des découpes judicieusement effectuées directement dans la carte postale.
On sait que l'artiste procède ainsi pour donner à voir dans de monumentaux découpages de papier blanc les architectures uniquement par l'apparition des ouvertures dessinées par les vides des découpages.
Comme il est difficile de vous montrer cette carte postale j'ai tenté deux approches, d'abord descriptive :


Puis un peu plus fantasque en tentant de remplir les vides du découpages par l'architecture de Le Corbusier à travers d'autres cartes postales :
Voyez :





Alors il est grand temps pour moi de remercier Hansjörg, de dire la chance que j'ai et que bien évidemment cela me donne furieusement envie d'envoyer en Allemagne de nouvelles cartes postales !

lundi 7 juin 2010

Hommage à Jean Le Couteur

Sur ce blog nous avons déjà souvent évoqué l'architecte Jean Le Couteur surtout, il est vrai, par la présence au Mans d'une belle barre d'habitation, le long de la Sarthe.
Sa grille magnifique et différenciée selon l'orientation du bâtiment, je la vois toutes les semaines depuis mon hôtel.
En écoutant avec un léger délais, l'émission toujours excellente de Monsieur Chaslin Métropolitains j'apprends à regret le décès du grand architecte.
Rendons lui hommage avec ceci :


Nous sommes au Cap d'Agde.
Étrange vue d'avion qui met en avant l'espace de jeux en plein air et rejette au loin la ville nouvelle imitation ancien.
C'est évidemment là que tout tient dans ce souci d'intégration qui réfute le camouflage en tentant même de prendre le pli d'une certaine modernité.
Où se loge-t-elle d'ailleurs ?
Dans les plans urbains, les plans des logements et le confort moderne ?
Rapprochons-nous.


Nous sommes quai de Luno.
Couleurs sable et ocre rouge, arcade en découpe, sections étroites et sections longues, tuile romane et balcon rentré jouent le jeu des images de la ville méditerranéenne avec brio d'ailleurs. C'est gai et pimpant. C'est neuf.
Pas d'automobile, des piétons au ras de l'eau sous des parasols jouissent, semble-t-il, du soleil et du bleu du ciel de cette édition MAR.
Une autre détente :


Du haut de la rampe, le photographe cadre le paysage radieux d'une après-midi au soleil.
On retrouve le même jeu formel et plastique. La piscine bleue tente de rendre jaloux le ciel et le baby-foot n'intéresse qu'une bien trop petite fille.
On sent que tout cela vient d'être planté. Cela doit ressembler trait pour trait aux images des promoteurs. La carte postale MAR fut expédiée en 1978. Elle nous donne une localisation bien précise avec Résidence Agathea.
Cette fois c'est Port St-Clair au édition la Cigogne.


Admirons le travail des décrochements rythmant, il faut l'avouer avec succès, cette façade qui joue elle aussi de tons ocre.
Dessous c'est le centre commercial rangé sous les arcades.
Un monsieur torse nu étale sa serviette de bain d'un rouge qui fait un contrepoint magnifique avec l'azalée au premier plan.
Hasard de la subtilité des cadrages des photographes de cartes postales...
Pour finir, je vous donne la page de notre guide vénéré d'architecture contemporaine en France.
Vous verrez la dent est un peu dure !
A raison peut-être... Mais il faut toujours relativiser une parole trop contemporaine et regarder à nouveau cette réalisation.
Pour ma part, n'ayant jamais mis les pieds au Cap d'Agde, je garderai de l'œuvre de Monsieur Le Couteur notre belle barre du Mans dont pourtant les espaces entre les beaux pilotis furent comblés...



dimanche 6 juin 2010

triangle, cercle, trapèze

Trois architectures.
Trois lieux.
Trois programmes.
Des points en commun : une certaine puissance, une radicalité et un sens aigu du paysage.
D'abord revenons sur un lieu et un moment déjà vu sur ce blog avec cette carte postale Lyna :


On retrouve le Palais du C.N.I.T et ses jardinières moribondes mais on retrouve aussi la soucoupe volante Futuro de Suuronen posée devant la merveille de béton. On détaille d'ailleurs un peu mieux l'objet ici :


Il semble que les martiens ou les vénusiens aient un sens profond de la détente car au pied de la soucoupe volante des parasols et des chaises permettent de boire un godet en toute tranquillité.
Qui aurait des souvenirs de cette soucoupe, qui saurait ce qu'elle fait là ?
Dans un tout autre genre :


Tout est dit sur le recto de cette carte postale premier jour.
Le nom de l'architecte, Monsieur Renaudie dont vous savez ma totale admiration, le nom du lieu, Givors dont vous connaissez l'incroyable beauté et la date de l'événement le 20 avril 1985.
Si l'image n'est pas flatteuse avec sa teinte grise généralisée et la verdure absente il faut savoir regarder cet endroit, s'y promener et jubiler de sa parfaite implication dans la topographie de la ville, s'appuyant contre une falaise de rocher, venant à la fois l'épouser et l'inventer.
Vous devrez vous y rendre un jour.
Et ici ?


Alors ? Où sommes-nous d'après vous ?
Je vous le dis tout net, nous sommes aux U.S.A, en Arizona à Sedona pour être très précis.
Cette chose étrange et splendide a connu une belle fortune critique puisque je la retrouve dans mon ouvrage sur Les Eglises modernes à travers le monde de Joseph Pichard et surtout dans le numéro 71 de Architecture d'Aujourd'hui d'avril 1957. Je vous propose ici des extraits de l'article qui insiste et c'est logique sur l'identité paysagère du lieu et la valeur symbolique du signe et de son dépouillement.
Les architectes sont Messieurs Anshen et Allen.









mercredi 2 juin 2010

la neige sur les églises

L'église c'est l'assemblée des fidèles et pas la construction qui l'abrite.
Voilà qui est dit.
Reste que parfois dans l'histoire de l'architecture, la construction qui abrite l'assemblée a su trouver une expression, une forme qui transcende la question et autorise le passant, l'impie, l'athée à tenter pendant quelques instants furtifs de faire partie de l'assemblée.
L'architecte Jean Marol à l'Alpe-d'Huez a réussi cela.


Une forme un peu molle s'enroule autour d'un mât, presque une tour et laisse tomber des pentes de toit comme une toile de tente un peu tendue.
Le dynamisme ainsi créé l'air de rien signe le paysage.
J'aime cette architecture parfois juste à la limite parce que trop symbolique, trop référencée s'excusant par des citations d'être moderne.
J'aime cette fragilité qui pourrait passer pour des maladresses dans des formes hésitant entre fonction, gratuité formaliste et désir de faire image.
Par exemple ici la bulle au sommet de la tour.
Je ne l'aime pas mais à la fois également elle me touche. Elle veut dire la lumière intérieure généreuse et guidée, elle veut dire "canon de lumière". Mais elle finit l'élan, l'achève en un objet un rien artificiel, trop technique peut-être comme un hublot.
Cela m'émeut cette impossibilité finalement à une grande radicalité qui est parfois aussi à tort émise comme une qualité.
Sur cette carte postale Cellard expédiée en 1976, l'église vient juste d'être achevée et les abords sont encore en chantier.
Rapprochons-nous :


Toujours chez Cellard éditeur et du même point de vue simplement rapproché, Notre-Dame des Neiges porte ici bien son nom. On imagine facilement comment la poudre blanche glisse sur les pentes et parfois s'y accroche formant un tipi de neige.
Au pied :


D'ici l'aspect d'enroulement est moins visible et c'est le clocher traité en campanile qui prend le dessus. L'entrée semble même un peu faible, moins ambitieuse formellement comme pour nous dire de ne pas avoir peur de l'étrangeté de la construction un contrepoint à son originalité, une invitation tendre à entrer.
Encore un tas de terre à gauche, l'église est-elle ouverte ?
Entrons...


Je vous l'avais dit.
Incroyable.
Ici le dessin de la charpente appuyée sur le fût de béton brut fait tout le travail en offrant à la lumière de donner son maximum.
Elle arrive du haut, de la bulle et descend largement. La manière dont le cylindre est taillé à sa base est superbe. Quel travail !
Regardez comme la violence de la lumière extérieure produit la blancheur totale des ouvertures, les vide de paysage.
Descendons :



Nous sommes dans la crypte.
Ici la place est faite au béton qui à son tour dessine, sculpte une croix dans le ciel de la crypte. Regardez bien le petit carré au centre, c'est l'ouverture que l'on voit au centre du cercle sur la carte postale précédente. La crypte est donc bien sous le cylindre de l'autel.
Le béton brut ici est parfait, un rien gras parfois entre les planches de son coffrage. Ses défauts sont ceux aimés des pierres de taille et procurent couleurs, ombres et matières dans une grande rusticité nécessaire au lieu. Superbe.
Le petit autel (? ) est magnifique et son point d'interrogation fort intriguant.
Merci Monsieur Marol.
Beaucoup plus rare maintenant et surtout disparue :


Nous sommes au Québec devant ce qui fut l'église St Marcel de Chibouganau considérée longtemps comme une merveille de l'architecture moderne.
Ça c'est l'éditeur qui le dit.
Et le ton est donné car l'église fut bel et bien détruite en 1998.
Je ne sais pas pourquoi. Le feu qui couve sous la glace ?
Pourtant quelle merveille non ?
Elancée et large, puissante sur sa base comme fendue, un peu trop marquée d'un mouvement de tremplin de ski, cette église est tout de même un sacré (!) morceau.
Difficile de comprendre sa structure et de lire le plan mais il semble qu'il pourrait bien y avoir là aussi de belles prouesses.
Alors si un cousin québécois peut nous renseigner. Les architectes de cette beauté disparue furent Saint-Gelais, Tremblay et Tremblay.
Une petite chose :


Nous sommes à Saint Gervais les bains, au Bettex devant la Chapelle Bettex-Taguy.
La carte postale nous montre l'édifice presque caché complètement par la neige qui s'accroche à son toit tout de triangles. On devine une belle petite chose qui malheureusement ici manque un peu de lisibilité.
Mais j'aime le triangle blanc jouant avec les triangles du toit.
Les éditions de l'Europe ne nous donnent pas le nom de l'architecte.
C'est bien dommage mais cette modestie rejoint celle de la construction.