samedi 27 février 2010

des églises


Parfois ami(e)s lecteurs, lectrices vous me donnez de quoi faire un article.
Ainsi je reçois de Valérie Herran, une fidèle parmi les fidèles cette carte postale d'un projet d'église à Vaux-en-Velin.
Ce qui est étonnant c'est qu'il est tout de même assez rare maintenant d'assister à de telles constructions et de les voir publier ainsi en carte postale retrouvant là les chemins des trente glorieuses.
On y voit donc, un peu loin, la masse de la future église sous un ciel très large dans le goût de notre époque à grands renforts d'imagerie infographique. Les bâtis réels et existants sont décolorés et les piétons des fantômes transparents animant parfois la rue aux végétaux un rien criards.


Il s'agira de l'église Saint Thomas de Vaux-en-Velin par les architectes Siz'-ix. On peut aller sur le site pour voir leur travail et, j'aurais bien rendu visite à leur immeuble du XVIIIème arrondissement de Paris mais je n'ai pas pu avoir l'adresse exacte malgré un message auprès des architectes.
J'avoue ne pas bien "saisir" le volume et l'espace de cette église par cette image mais on pourrait parler, comme ça, à l'envi, d'une masse jouant à la fois d'une courbe-bloc et d'un mur qui semble transparent et coloré (?). Entre les deux une faille sur toute la hauteur avec vitrail bleu. A gauche un édicule qui pourrait être le baptistère, voit son toit agrémenté de canons de lumière.
Le campanile bien détaché doit "faire signal" et semble d'une légèreté métallique assez euh... fruste. Mais encore une fois, difficile de parler d'après une telle image dont d'ailleurs on ne sait si elle est définitive, rêvée ou même projetée.
Valérie ira voir et nous dira plus de choses une fois l'objet construit.
Je poursuis avec ça :


J'ai tout de suite été séduit par cette carte postale d'une belle qualité éditoriale. La véritable photographie au papier dur et brillant et aux contrastes superbes met bien en avant le magnifique campanile du sanctuaire de Aranzazu au pays basque.
Cette tour aveugle comme hérissée de pics m'a immédiatement fait penser à une tour de bois que l'on enflamme parfois dans certaines contrées pour des fêtes religieuses. Il y a là dans cette forme aussi quelque chose de défensif, de rude, de brutal et la répétition un peu loin de la même tour, cette fois accolée au sanctuaire, ajoute encore à cette impression.
J'aime aussi le flou de la croix au sommet et sentir ainsi la faiblesse de l'objectif photographique qui semble tirer du cou pour saisir cette hauteur !
Et une fois de plus, cette carte postale me permet d'apprendre.
Apprendre que l'un des architectes de ce lieu est Francisco Javier Saenz de Oiza, celui-là même qui a dessiné les magnifiques Torres Blancas de Madrid que j'espère bien voir très bientôt et qui sont des icônes brutalistes.
On apprend aussi que le sculpteur Chilida a travaillé pour ce sanctuaire. Cela donne furieusement envie d'aller voir....
Il semble que la route soit rude pour y accéder car la correspondante nous indique que la 2cv fut bien vaillante...

1 commentaire:

Silvia a dit…

Francisco Javier Sáenz de Oíza a construit «Nuestra Señora de Arantzazu» avec autre architecte espagnol, Luis Laorga. Ils voulaient que la basilique fût une forteresse. L'édifice ne s'est pas terminé totalement jusqu'à 1984 et à lui aussi le grand artiste Jorge Oteiza a participé. Le Vatican a paralysé les oeuvres d'Aránzazu pendant quatorze ans pour considérer que les artistes étaient "manifestement athées". À la fin, en 1969, Oteiza a pu compléter la façade de la basilique. Bien sûr, Sáenz de Oíza a aussi construit la basilique de «Nuestra Señora de la Merced», à Madrid (avec Luis Laorga, 1949/65) et un projet très important dans l'histoire de l'architecture moderne espagnole : "Une chapelle dans le chemin de Santiago" (avec José Luis Romany et Oteiza, 1954).