dimanche 14 juin 2009

Sofitel Pulmann


Toujours pas d'architecte à vous mettre sous la dent !
Mais voici une bien jolie carte postale promotionnelle de l'hôtel Sofitel, aujourd'hui hôtel Pullman.
Thomas qui occupe la chambre 563 raconte à Mamy qu'il fait de la pâtisserie et que ce soir, il ira au défilé du 14 juillet. Oui Thomas, va voir ça avec ton compagnon de chambre.
Parmi les choses les plus intéressantes sur cet hôtel, les ascenseurs extérieurs en forme d'œufs transparents qui grimpent sur la façade. Il me semble bien que c'est toi, Sylvain qui me les as signalés lors de notre petit tour parisien, t'en souviens-tu ?
Sinon bon.
Soit on se plonge dans une nostalgie seventies, Pompidou, Ds et rois du pétrole et là oui c'est bien typé, bien marqué, soit on laisse tomber tout ça et c'est un peu ... euh ... rigide.
J'aime pourtant bien la lumière que renvoie la façade mais je ne comprends pas le décrochement et la différence de traitement des derniers étages. La prise au sol m'a l'air bien compliquée et au moins deux étages aveugles font un socle sombre peu élégant. Le haut de la cage d'ascenseur est un volume inutile et disgracieux. Du carreau de céramique, de l'aluminium, du verre fumé et de la peinture marron foncé, oui on peut faire de belles choses avec ça mais là, je ne sais pas, quelque chose retient ce qui pourrait être une belle jubilation. Pourtant, encore au moment de la photographie, il a de l'ampleur cet hôtel et il domine bien son ciel. Aujourd'hui, un coup d'œil sur Google Earth et on le trouve bien serré, un immeuble au verre bleu cette fois lui fait la nique...
La vue depuis les belles chambres où l'on dort à deux doit être bien différente. C'est pour cela qu'il faut en descendre et regarder depuis le sol le beau pas cadencé de nos vaillants pioupious.
On n'est pas là pour se faire engueuler, on est là pour voir le défilé...
Je vous donne le téléphone : (1) 40 60 30 30 le télex : 200 432 le télécopieur (1) 45 57 04 22
On ne sait jamais si cela vous dit !

ça ondule

Deux cartes postales pour deux bâtiments fort différents en deux lieux bien éloignés.
Pourtant ça ondule pareil !
Le béton l'autorise et une fine feuille de ce matériau permet toutes les audaces.
Commençons :

Nous voici en France à la Garenne Colombes, Hauts de Seine. On voit le marché couvert entouré de voitures blanches, grises ou bleutées. Étrange accord coloré qui répond bien au gris bleuté du toit de la bâtisse. Évidemment ce n'est pas aussi spectaculaire que le marché de Royan mais c'est une belle coupole aux chapeaux chinois. On ne laissera pas de côté les petits immeubles en briques derrière qui ont l'air bien dessinés aussi. C'est une carte postale Lyna pour Abeille-Cartes qui ne nous donne pas le nom de l'architecte que je n'ai malheureusement pas trouvé sur internet, ni ailleurs.

Nous voici à Haifa en Israël devant le Dan Carmel hôtel. Là, il s'agit d'une édition Palphot sans date ni architecte...
J'aime bien ce petit édifice. Juché sur des pilotis un peu frêle, le Rondo-café doit offrir une bien jolie vue depuis ses baies vitrées très ... vitrées. On rêve un peu au Brésil mais quelque chose d'un peu gauche dans les proportions nous en éloigne. C'est à la fois volontaire et un peu raté, les vitres ne sont pas bombées et le raccord entre les plans droits et l'ondulation du toit est un peu sauvage. Mais je suis un peu dur.
On devine à l'intérieur une autre forme circulaire, le bar ?
Le point rouge de la dame assise sur le banc doit vous rappeler quelque chose, c'est facile, ça date d'aujourd'hui.
Je me vois bien là avec une orangeade bien fraîche, jeter un coup d'œil au paysage tout en vous écrivant des cartes postales. Il ferait un peu chaud.

reprise de cet article le 21 avril 2010 :
Les architectes de l'hôtel Dan Carmel sont messieurs S. et A. Rosoff. Pour l'aménagement intérieur H. Fenchel, Kellner et Iossifov. On peut lire un article dans le numéro 112 de l'Architecture d'Aujourd'hui de 1964.

Notre sincère désir est votre plaisir


Souvent sur ce blog je vous dis l'importance pour moi du travail de Martin Parr.
Comme lui, je suis fasciné par l'ennuyeux relativisé par mon intérêt pour l'architecture et, comme Tom Phillips, je pense qu'il s'agit bien plus d'une jubilation croustillante.
Bref, je jalouse sa collection de cartes postales "Boring" mais préfère l'approche plus passionnante de Tom Phillips.
Pourtant Martin Parr a mis sous mes yeux ébahis la formidable série de cartes postales éditées pour le centre de loisir Butlin's Filey.
Si je trouve facilement des cartes postales de John Hinde, l'éditeur de cette série, il m'était encore impossible de vous présenter une carte postale de la série mise au goût du jour par Martin Parr.
C'est chose faite.
Nous voici in the Oasis Bar. 
Tout est là : les couleurs criardes, la pause, l'éclairage dur, la moquette surchargée, l'aquarium factice et le chandail rouge d'un des personnages.
Dans l'ouvrage consacré à cette série éditée par Textuel, les photographes racontent les prises de vues avec bière renversée sur les moquettes et retouches de John Hinde pour obtenir cette qualité si particulière faite d'une saturation maximum des couleurs, allant pour ce faire jusqu'à toujours installer un point de couleur rouge (pull-over ou fleurs) pour ponctuer la scène d'une touche de couleur vive censée rehausser l'ambiance. Il semble pourtant que l'Irlande ne soit pas en manque de ce point de vue.
Même s'il ne s'agit pas là, à proprement parler d'architecture, je suis heureux de vous faire partager ce pur moment kitch.
Notre sincère désir est votre plaisir
Martin Parr, John Hinde
Textuel éditions 2002