samedi 11 avril 2009

irresistible Janaudjs.com

Je n'aime pas les tags et grafs qui d'ailleurs n'osent plus se nommer graffitis. En son temps, Brassaï avait su nous les photographier au fond des impasses, derrière les portes des toilettes publiques, sur les planches des chantiers.
Aujourd'hui il font des chromes qui sont d'un académisme hilarant d'un manque total d'imagination et d'une autorité insupportable.
Non.
Mais il y a de beaux pochoirs parfois. Parfois. j'ai rencontré ceux de Miss tic que je trouve pathétiques et surtout habilement placés dans des spots culturels certainement à la recherche là d'une légitimité officielle.
Tout le monde n'est pas Ernest Pignon Ernest. Tout le monde n'est pas l'anonyme déposant un masque brutal que la lumière rasante d'un flash de Brassaï seul élèvera au rang de dessin puissant.
Et puis j'ai rencontré ça.

Comment résister à ça ?
Tout est là pour moi. De l'architecture, des types qui la photographient et nous photographient, un format reprenant les proportions d'un polaroid. C'est beau dans les couleurs et dans le dessin, un rien chic.
Je suis allé voir un peu plus ici :
http://janaundjs.com/deutsch/streetartseite.html
Et on retrouve l'image en question.
Tiens et si j'aimais ça ?

l'architecture re-présentée

Voici enfin des cartes postales.
J'aime toujours autant cela. Voir et sur le tourniquet de la maison de la presse, revoir.
Je suis entré sans conviction dans l'une de celles du plateau de la Défense. Sans illusion, me disant que c'est bien fini la carte postale d'architecture. Et puis la surprise. Quelques modèles encore disponibles. Je me dis que je dois bien être le dernier, d'ailleurs j'ai pris ce qui restait, trois ou quatre cartes par modèles, parfois moins. Je crois que le tourniquet restera vide après mon passage.
Alors profitons de ce moment.
Immédiatement je me dis qu'il me faut aller sur place et comparer mais un accident ou je ne sais quoi paralyse la place à grands renforts d'hélicoptères (que j'aimerais partir avec) gendarmes, militaires et policiers. F.a.m.a.s de sortie et pin-pon de rigueur. Que se passe-t-il ? Je passe mon chemin. Je bifurque, tourne autour, traverse. Des caméras partout maintenant. Et puis me voici au pied de la tour Aurore qui semble fermée. Menacée ou menaçante ?


Ce qui m'étonne surtout à la Défense c'est son chantier. Toujours, encore on construit. Parfois on détruit pour construire et je trouve l'exemple de ce petit immeuble de bureau sur lequel un permis de démolir et de construire est posé. Vont-ils garder le soubassement magnifique de béton ?

La carte postale au bout des doigts je tente de replacer l'image sur le paysage un peu comme Julien Donada. Mais c'est difficile de retrouver le point de vue et mon grand angle ne facilite pas, je crois le travail. Mais je constate que la radicalité de cette carte postale Raymon (quel éditeur magnifique !) a disparu. Le puissant Stabile de Calder est plus faible dans notre réel. La Tour Fiat moins iconique, moins Kubrick. La photo de J.N Duchateau est superbe. La passante au coin à droite est passée depuis longtemps. Peut-être est-elle là, encore sur la dalle, fumant une cigarette comme il me semble la majorité des piétons. A croire que la Défense est un immense balcon à fumeurs en costume.
La tour Fiat est aujourd'hui la tour Areva, elle est l'oeuvre de Roger Saubot et François Julien en 1972-1974.


Encore une tentative avec le Calder et avec une autre carte postale Raymon photographiée par J.N. Duchateau. le photographe a habilement glissé les tours générale, Crédit Lyonnais et Atlantique sous les arches de la sculpture. Ciel vide bleu sur place vide grise. Voir la Dalle le dimanche...


Même tentative de rapprochement, même difficulté.
Dernière tentative avec cette perspective éditée également par Raymon. Plus difficile de trouver la bonne distance ; Claude saurait faire ça facilement, mon jugement est altéré par le changement profond à la gauche de l'image. On voit bien la tour Aurore et la tour Gan.
Wikipédia me fait peur et annonce la destruction pour 2010 de la tour Aurore. Horreur !
Après la Rafale de Reims que restera-t-il de l'architecte Gilbert Weil debout ? J'aime beaucoup cette tour encore couverte de ce verre cuivré si typique de son temps, j'aime beaucoup son rythme et l'arrondi de ses angles. Il me faudra donc y retourner, la mitrailler et l'enregistrer pour toujours en un lieu imprenable : ma nostalgie. Un comité de Défense ?
Il me semble bien que j'ai une carte postale de cette tour ?
La tour Gan est due aux architectes Harrisson, Abramovitz et Bisseuil si j'en crois Wikipedia...

le nom des architectes





La ville est pleine du nom des architectes, du moins de ceux qui pensent qu'ils peuvent signer leurs œuvres.
J'ai le nez en l'air et je commence, à Paris à relever systématiquement les signatures laissées sur les constructions par leurs auteurs.
Le 19ème siècle est très complet. Du moins pour ce qui est du bâti luxueux mais les H.B.M aussi portent la marque des architectes. 
Pour le Vingtième c'est un peu plus difficile. Mais ne pas y voir trop vite un manque de fierté mais peut-être une législation qui aurait changé. Rien ne me dit, en effet, que cette habitude ne soit pas une obligation légale.



Et parfois, sur un chantier terminé de peu, on peut même voir la tête des architectes (Karine Chartier et Thomas Corbasson). J'ai eu cette chance sur le très jeune bâtiment encore frais proposé par Monsieur Chaslin lors de sa dernière émission. Des panneaux explicatifs pour le public nous racontent le chantier, ses objectifs et nous montrent les architectes radieux. C'est heureux.
Parfois d'autres architectes aident à trouver le noms d'autres. Ainsi sur la nouvelle passerelle Valmy de Dietmar Feichtinger de la Défense, une passerelle absolument remarquable toute de tensions câblées et de légèreté on nous donne là aussi les objectifs du chantiers, les prouesses techniques (ici je le répète remarquables) et on en profite pour nous dire ce que la passerelle nous offre comme point de vue. Au loin, Nanterre et les constructions qui étaient encore anonymes sur ce blog deviennent des constructions signées de Monsieur Kalisz. Et puis là aussi les architectes, les ingénieurs et les ouvriers au travail. J'aime ça.
Allez voir cette passerelle, elle résume à elle seule mon goût pour la structure, l'impeccable justesse des ingénieurs résumée dans une esthétique fine, délicate de trois petits pilotis et de la puissance de câbles tendus à se rompre. Ca tourne autour de la tour cylindrique, ça s'arqueboute sur le vide, ça offre de la ville c'est génial.
http://www.feichtingerarchitectes.com/
J'ai aussi vu dans la méthode de traits posés sur la vitre un bel exemple de l'exercice que fait réaliser Claude Lothier à ses élèves pour leur faire comprendre "le tableau" en perspective. Quand l'architecture du génie civil rejoint la pédagogie avancée...