vendredi 2 janvier 2009

en lisant Claude Parent, de Le Corbusier à Jean Nouvel




Quelques pages plus loin.
Voilà qui est très intéressant. Dans un long chapitre nommé "les collaborateurs" dans lequel Monsieur Claude Parent nous éclaire sur le fonctionnement de son agence et la répartition des tâches à l'intérieur de celle-ci, il explique son expérience de jeune architecte au sein d'équipes comme celle de Le Corbusier et donne son opinion sur la manière de faire travailler à son tour les jeunes architectes qui le rejoignent.
En quelques lignes on passe de Le Corbusier à Jean Nouvel !
La question de la filiation est une belle question. Pour Claude Parent il est question de fusion. Il faut que l'équipe travaille comme un seul homme, connaissant tous l'ensemble du projet, ayant tous le droit à l'écoute donc le droit à la parole. Mais on sent également une grande exigence, la nécessité aussi dans ce mouvement fusionnel d'une grande force de caractère. Il faut donner de la voix en attendant son tour. Je crois qu'on pourrait dire que le collaborateur a le devoir de creuser le sillon (profond autant qu'il veut) mais ne doit pas en inventer un autre. C'est être créatif (le devoir) dans l'absorption complète du concept du patron. Et c'est dur. Ce qui vaudra quelques départs mais ceux-ci sont presque désirés comme une preuve de la compréhension mutuelle et de la filiation. C'est une méthode pédagogique assez droite et claire mais aussi douloureuse. Cela permet, pour le jeune collaborateur de mesurer son véritable attachement à sa liberté et donc à sa propre création. Si je ne peux pas faire ici ce que je suis c'est bien que je suis.
Ce qui est étrange c'est ma joie incroyable de voir le nom de Jean Nouvel dans ce livre. Rappelons que nous sommes en 1975... Et que si je savais l'attachement de l'un pour l'autre, il est remarquable que Claude Parent le cite d'emblée dans sa première autobiographie !
Je vous invite à lire la préface que nous donne Jean Nouvel dans le livre "Claude Parent vu par"
qui commence par ces mots : " Je ne lui dois rien".
C'est cet écart et la possibilité de pouvoir formuler de telles sentences avec ironie mais aussi avec lucidité qui fondent ce type de rapport humain. Le reste de la préface pourrait être la définition du mot générosité...
Alors Monsieur Parent nous indique qu'il a travaillé sur Rezé avec Le Corbusier mais là ma collection a un trou. (Marseille oui, Berlin oui, Firminy oui, Rezé non)
Alors je le comble avec deux cartes postales de constructions de Monsieur Jean Nouvel. Il s'agit de l'institut du Monde Arabe à Paris. J'ai découvert Jean Nouvel par ce bâtiment. Il reste l'exemple puissant d'une compréhension d'un site, de l'invention d'un lieu. J'aurais aimé avoir une carte postale du supermarché GEM de Sens mais je n'en ai point. Il faudra pour le sauver en éditer ?


Ces deux cartes postales sont éditées par l'Institut du Monde Arabe. il s'agit de la façade sud et de la faille. Mot provenant d'un vocabulaire commun avec Monsieur Parent.
Je vous rappelle les ouvrages cités :
Claude Parent vu par...
éditions le Moniteur mars 2006
le fou de la diagonale Claude Parent, architecte
Béatrice Simonot
éditions Acte Sud septembre 2008
Claude Parent architecte 
par lui-même
éditions Robert Laffont 1975

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