dimanche 19 octobre 2008

une thèse



Vous connaissez mon intérêt pour les églises modernes et contemporaines.
Je viens de recevoir un message de Monsieur Pierre Lebrun qui a écrit une thèse intitulée " Le complexe du monument : les lieux de culte catholique en France durant les trente glorieuses".
C'est passionnant !
On y retrouve beaucoup des bâtiments dont j'ai eu le plaisir de vous parler et pleins d'autres informations sur ce sujet : la question de la représentation architecturale du lieu de culte y est particulièrement appuyée. On voit ainsi apparaître des églises gonflables, enterrées, démontables, transformables et mobiles (dans des camions par exemple) et même des églises quasi-virtuelles comme dissoutes dans les villes portées uniquement (et c'est sûrement l'un des lieux les plus touchants) dans les cœurs des paroissiens et des prêtres.
C'est étonnant et cela tente également de renouer avec une certaine forme de nomadisme des fondateurs de l'église chrétienne. Cela passionnera tout le monde car il s'agit là de la question de la forme d'un lieu lié à un programme et dépasse de loin la question de la croyance de chacun.
Les exemples vont de Claude Parent et Virilio en passant par Jean Prouvé, Yona Friedman et Hans-Walter Müller (église gonflable) et tant d'autres.
On comprend un peu mieux les formes parfois discrètes, parfois ingrates de ces lieux de culte et comment un désir d'œcuménisme peut entraîner à une forme banalisée, pauvre, tentant de mettre en avant le cérémonial et la communion des fidèles (de toutes obédiences) bien plus que la richesse baroque et monumentale d'une construction. Un désir de retour à l'origine pastorale qui essaie de suivre une époque de mobilité et de transformations perpétuelles. Une simplicité retrouvée se fondant dans des lieux difficiles.
Il faut que vous alliez lire et voir.
Je vous propose deux cartes postales du centre œcuménique de Chamrousse par les architectes Jomain et l'atelier Berthe-Chappis-Jomain. Les sculpteurs sont Szekely (dont il faudra faire un article un jour), Pirot et Gaillard. Il s'agit d'une édition Combier en Cimcrome par Michel Voisin, photographe.
J'ai choisi ce bâtiment parce qu'il en est question dans cette thèse, parce que les cartes postales sont de grande qualité parce que ce bâtiment par le déploiement des pans de verre s'ouvre sur la nature offrant ainsi une modularité importante et un certain regard sur le paysage devenant à son tour le lieu même du culte. J'aime la franchise (la brutalité ?) des matériaux, le dessin élégant et l'inscription dans le paysage.
La thèse de monsieur Pierre Lebrun est lisible ici :

http://demeter.univ-lyon2.fr/sdx/theses/lyon2/2001/lebrun_p