mercredi 13 août 2008

comprendre et jouer 1





A regarder béat la finesse du voile de béton qui fait le marché de Royan, je ne pouvais qu'avoir envie, aussi un peu pour comprendre, de réaliser à mon tour et à mon échelle une telle construction. Il y a deux ans de cela me voici qui me décide à tenter quelque chose sur la table du salon.
Je vois toujours cette coque comme à la fois une tension et un moulage. Mais si je peux comprendre le coffrage, j'ai du mal à saisir la tension comme une armature. C'est sans doute pour cela que l'idée de partir de fils tendus sur un modèle m'est venue. Cela n'est pas non plus sans un peu d'ironie devant les tableaux de fils tendus qui firent un malheur dans le loisir créatif de la fin des années soixante.
Depuis un pilier central, faire partir des ficelles à rôtir vers une parabole de carton qui épouseront cette dernière. On tend au maximum chacune de ces ficelles qui ainsi maintiennent le carton. Mon béton sera fait de bandes plâtrées que je n'aurais alors qu'à déposer sur mes fils tendus. Une fois le plâtre durci, on peut répéter l'opération en tournant autour du pilier central. C'est très amusant, toujours, de voir que la tension produit de la solidité et cela avec un matériaux fragile comme la ficelle. Mais est-ce que ma ficelle à rôtir peut réellement, d'un point de vue constructif jouer le jeu des fers à bétons et autres filins d'acier d'une vraie construction ?
Curieusement, je trouvais quelque temps après dans le numéro 1 de la revue Gypsum de 1963 un article consacré aux Voûtes du XXème siècle illustré d'étonnantes constructions similaires à mes tentatives ! Puis dans un cahier du centre d'études d'architectures consacré aux structures nouvelles, numéro 1 confié au génial René Sarger on trouve une belle maquette qui, à nouveau évoque ce système. Il semblerait donc que mon intuition ait rejoint une réalité didactique. Mais je reste pexplexe devant la complexité du coffrage et je me souviens avec quel plaisir j'avais observé les magnifiques moules du chantier de l'église de Firminy. Des Richard Deacon sur le sol.
Pour ce message, les images doublées sont en fait des images en stéréoscopie. Si vous louchez un peu, par écartement et non par croisement, vous verrez en relief ! Allez un peu de courage, cela en vaut la peine !

comprendre et jouer 2




Voici des images tirées du cahier du centre d'études architecturales N°1, éditions Paul Mignot 1967.
Royan doit beaucoup à René Sarger, je lui dois donc beaucoup.

comprendre et jouer 3





Et enfin des images de la revue Gypsum N°1, édition du centre d'information du plâtre, Printemps 1963. Là, la ressemblance est stupéfiante, même si je suis loin d'égaler les voûtes fines des étudiants d'une école d'art appliqué dont on ignore malheureusement le nom.