dimanche 8 juin 2008

Monsieur Gomis Architecte





Des fois, petit à petit des cartes se retrouvent. Ainsi en plusieurs fois, je me retrouve avec une petite série (trois) de cartes postales concernant le Village vacances Familles de Guidel dans le Morbihan.
En plus, cette architecture est décrite dans notre guide favori :
Ici aussi un V.V.F a permis de par son programme, à un architecte de créer des volumes d'habitations de qualité; André Gomis a réussi à exprimer très valablement des habitations économiques. le dénominateur commun de ce village est le toit pentu en ardoise descendant jusqu'au sol. le choix d'un matériau traditionnel n'a cependant pas pas entraîné le pastiche. Le Guidel est d'une architecture calme et néanmoins affirmée, en accord avec la Bretagne. Les volumes permettent une vie plus fréquente à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les ouvertures sont en retrait du toit, elles permettent ainsi un balcon au premier étage.
architecte en chef André Gomis
architecte des opérations D.Cler
maître d'ouvrage S.C.I.C
1963
merci au guide.
nous avons trois cartes éditées par Jos pour Iris.

le Havre très jeune




Deux vues du Havre du temps de son renouveau. je ne vais pas m'étendre sur le sujet mais juste vous montrer deux cartes postales des années cinquante.
La première nous montre l'éternelle avenue Foch vue de l'Hôtel de Ville. c'est une édition Bellevue du Havre. Envoyée le 14 octobre 1956. On aperçoit au loin quelques grues et la traction avant Citroën est en pleine vitesse sur une route bien vide. seule, une jeune femme arpente la rue. la perspective est longue et sérieuse.
L'autre n'a finalement l'intérêt que de nous montrer, si on est attentif l'église Saint-joseph en construction sur l'horizon. Alors qu'elle n'est pas achevée c'est déjà le point culminant de la ville. là aussi, les grues ponctuent le paysage. La carte est une édition Cap en photo véritable qui fut expédiée le 18 juillet 1959. les vues du Havre ne manquent pas. Alors soyez indulgents.

la neige bleue


Bon.
Les nom des architectes figurent au dos : J.M. Legrand et J. Rabinel architectes en chef s'il vous plaît (sic!)
On est aux Orres au Pont Skieur.
Sans enthousiasme mais c'est vrai que je n'ai jamais vu la montagne l'hiver, jamais chaussé de ski ni de raquette, jamais enfilé de doudoune et de moon-boots.
Jamais fait de tire-fesses, juste un peu peur à l'escalade avec Alan. Alors je ne sais pas comment la neige bleue éclaire l'architecture de montagne. Désolé.
Une édition la Cigogne expédiée le 30 décembre 1980.

Capitaine Conan à Lorient



Alors que nous devisions gentiment - avec cette dame qui me laissait fouiller dans ses cartes postales sur la foire à tout des Damps - sur l'objet de mes recherches, le temps et les collectionneurs, se glissa dans ma main et sous mes yeux avides d'une carte postale à 10 centimes d'euros de plus, cette magnifique vue d'avion de Lorient. Réalisée par Gaby pour Artaud éditeur et photographiée par Michel Le Collen pilote-photographe basé à l'aéroport de Bordeaux-Merignac (tout est écrit je vous le dis), cette carte postale nous montre le très bel immeuble évidemment copié des cités radieuses de Le Corbusier. Mais ce n'est pas grave la copie quand c'est fait ainsi avec qualité. Je préfère et de très loin l'inspiration au saccage (voir message précédent). Monsieur Conan l'architecte a pris le meilleur de son temps pour les gens de son temps. Merci à lui. Il faudra monter sur le toit et visiter le petit bâtiment posé dessus. La carte fut expédiée le 9 août 1962, elle est en Romacolor.
Pour en savoir plus :
http://www.culture.gouv.fr/bretagne/documentation/labelXX/56.html
Cela fait du bien la belle architecture, la belle édition, le partage simple avec des dames un peu âgées sous le ciel bas de ma Normandie. Ne suis-je pas un peu trop lyrique ? Serait-ce Angelo Branduardi qui me met dans cet état ? Ahhh Angelo...

notre époque dégueulasse




Disons que si, comme moi vous aimez une certaine forme de franchise architecturale, une certaine brutalité sans égard, une forme pleine et sans détour, bref si vous aimez l'architecture sans camouflage, la vraie, la dure celle qui cogne un peu sous le soleil, celle qui vous dit ce qu'elle est tout de suite et sans détour et que parfois ça peut faire un peu mal, vous devriez être dans le même état que moi tout-à-l'heure, lorsque dans la boîte à chaussures, le lieu imagé des pieds rangés, j'ai déniché cette carte postale.
J'ai encore des frissons.
Il s'agit de l'hôtel Valbievre sur la RN 446 à Jouy-Saclay. On y fait des séminaires, banquets et réceptions.
"Un hôtel formidable mais beaucoup de travail. Le stage s'annonce bien. Il suffit de tenir le coup jusqu'à vendredi ! J'espère que tout va bien à Rouen. Si vous le pouvez passez un petit coup de fil à Isabelle pour savoir si tout va bien. Elle n'avait pas le moral quand je suis parti. Je vous embrasse bien fort tous les deux. A samedi ou dimanche. Claude (sic)"
Mais voilà notre époque n'aime pas la franchise et préfère les faux-semblants, le camouflage, le genre. Bref la laideur. Voyez ce qu'est devenu ce bâtiment revu et corrigé par on ne sait qui. Faux toit en pente, fausse corniche, fausse façade. Il doit s'agir d'une fausse intégration également !
Pourquoi ne pas aimer les formes simples, les matériaux pour ce qu'ils sont ? Combien de mètres carrés gagnés pour un tel saccage ? Y-a-t-il des poutres imitation chêne en polystyrène à l'intérieur ?
Mais qui est l'architecte ?
Heureusement les cartes postales sont là pour nous restituer la vérité constructive. Celle-ci est une édition Yvon imprimée chez Draeger toujours aussi beau. Elle est datée par Claude du quatre avril 1978.
Sur la platine disque passe Sinfonia de Luciano Berio dirigeant le New York Philarmonic. Cela saute un peu ce qui ajoute bien des choses en somme. Disque CBS Music of our time sans tricherie. Un chef-d'oeuvre.

les dominos suédois


Pour le prix d'une seule carte postale et grâce au jeu subtil de l'urbanisme suédois des années soixante, je suis en mesure de vous donner 6 noms d'architectes en une seule fois !
cette carte postale de Stockholm nous montre le quartier de Hötorgs de nuit avec bien alignés les immeubles éclairant la nuit du nord. Chaque immeuble fut dessiné par un architecte différent, parfois par deux. ils sont très similaires et leur maigreur est trompeuse car derrière se cache souvent un autre volume en retrait. Les architectes sont (sans certitude sur l'ordre d'apparition) :
David Hellden, Anders Tengbom, Sven Markelius, Erik Lallerstedt, Leif Reinus et Sven Backström. La carte est une édition AB grafisk konst et la photographie à temps de pose longue est de Giovanni Trimboli. Pas de date mais les immeubles sont du début des années soixante.

Tom Phillips, l'autre collectionneur






J'ai enfin reçu mon très beau livre : The Postcard Century de Tom Phillips.
Introuvable en France sauf dans la bibliothèque de l'Ecole des Beaux-Arts du Mans qui regorge de merveilles, j'ai pu le trouver sur le réseau internet.
Tom Phillips partit de l'idée de trouver une carte postale affranchie pour chacun des jours du siècle passé... Projet titanesque pour lequel il dut renoncer et se replier sur 2000 cartes postales pour l'an 2000. Cela commence donc en 1900 et s'achève en 1999. Pour chaque année il y a toujours une vue de Piccadilly Circus et une vue de New York; il y a aussi en tête de chapitre une carte que Tom Phillips considère comme représentative de chaque année. C'est ébouriffant. Des images, des images, des images. Le siècle passe ainsi. L'artiste décide aussi, à la différence de Martin Parr, de nous donner la correspondance et toutes les informations sur les éditeurs et photographes des cartes postales. On y retrouve des images également visibles dans les Boring Postcard de Martin Parr, Boring que Tom Phillips juge avec raison so gripping... Il ne s'agit donc pas du même projet et si Martin Parr semble être du côté du livre d'artiste (pas de jugement critique, d'éditorial) Tom Phillips nous fait tout partager. Je soupçonne Martin Parr de se moquer d'une certaine photographie objective et allemande (suivez mon regard) alors que Tom Phillips jubile généreusement de la richesse graphique de ce siècle d'édition bon marché. D'ailleurs on retrouve dans le siècle de cartes postales de Tom Phillips les cartes du Bultin'filey éditée par John Hinde dont Martin Parr fera un livre rejouant ainsi son propre travail au travers d'un photographe de la couleur saturée et du kitsch de bon aloi. Je vous soumets un projet : retrouver l'ensemble des cartes représentées dans ce siècle. Etes-vous assez fous pour cela ?
Je vous montre tout-à-fait par hasard (si je vous assure) l'année 1967 si merveilleuse surtout le mois de novembre vers le 6. On y voit, et c'est un signe l'Opera de Sidney en construction par l'architecte Utzon qui ne le verra jamais terminé. Puis toujours en 1967, page 303 voyez the roman Catholic Cathedral of Liverpool de Franck Gibberd, juste en dessous le pavillon de la Grande-Bretagne pour l'exposition de Montréal en maquette.
Quelle belle année...

Das Neue Düsseldorf 2





Je suis certain que, là maintenant vous comprenez mon goût pour ce livre...

Das Neue Düsseldorf






A partir d'une carte postale, on peut retrouver plaisir à plonger de nouveau dans un livre.
Je mets mes yeux sur cette vue de Düsseldorf au ciel bleu et au milieu du réseau urbain émerge ce bâtiment fin fait de deux plaques de verre et d'acier. Elégance et rigueur. Il s'agit de la Schadowplatz de Düsseldorf. Je sais que dans ma bibliothèque est rangé un livre sur cette ville rasée pendant la seconde guerre mondiale, livre que j'avais acheté car d'une qualité photographique et de mise en page assez rare pour ce genre d'ouvrage. Cela me faisait penser aux Becher et à leur successeurs (Candida Höffer et Thomas Struth). J'aime beaucoup ce livre. Je cherche donc à l'intérieur une indication concernant cette construction. Et je trouve une double page qui semble y être consacrée. Pourtant des petites différences entre la maquette et l'actuel bâtiment se font jour sur la grille parfaite de la façade. S'agit-il donc bien de la même construction, légèrement modifiée après l'obtention du concours ?
Le livre est édité en 1957 et l'immeuble est de 1960. C'est donc possible. Les architectes sont Messieurs Hentrich, Petschnigg and Partners. La carte postale est une Color Foto non datée.
Admirez dans l'ouvrage, la photographie des petites maquettes alignées. Le livre est une édition Droste-Verlag à Düsseldorf écrit par Freidrich Tamms et Ötto Brües.
C'est beau non ? Je vous livre d'autres photographies de l'ouvrage.

tables à dessin




me revoici avec le soutien du Minolta de Claude. Merci Claude.
Pour redémarrer, je vous livre trois photographies d'ambiance de cabinet d'architectes. Trouvées au milieu des cartes postales, je ne suis même pas certain qu'il s'agisse bien d'architectes mais j'aime à le penser. Admirons les blouses blanches évitant les tâches des tires-lignes et autres Rotring, admirons la pipe au bec et les belles tables à dessin mais aussi les fleurs dans des vases sur les bureaux.
Qui sont-ils ?
Si vous vous reconnaissez...
Surtout si vous êtes ce Monsieur sérieux aux lunettes noires et mystérieuses...