mercredi 29 octobre 2008

Ricardo Bofill version luxe


Mon ami Olivier m'avait prévenu. C'est un gros truc.
Olivier avait chiné quelque chose qui pourrait m'intéresser.
Hier j'ai vu et je suis revenu avec.
C'est un gros truc, en effet.
Il s'agit d'un porte-folio édité par L'Equerre dont la conception est due à Annabelle d'Huart. Cela fut publié en 1981 et évoque plusieurs des réalisations de l'architecte Ricardo Bofill comme Marne-la-Vallée, Antigone et Saint-Quentin-en-Yvelynes. C'est luxueux, un brin pompeux mais terriblement incroyable et déjanté. Quelle idée !
Je n'arrive pas bien à comprendre la logique éditoriale d'un tel monument livresque. Publication pour remercier des partenaires de travail (politiques et entrepreneuriaux), auto-promotion glorifiante, vraie démarche d'hédonisme sur son propre travail ...
Je ne sais...
C'est évidemment plein de références classiques allant de la Cité Idéale de Francesco di Giorgio à Gaudi (en n'oubliant pas Donald Judd et Ledoux !!). On y trouve toutes les justifications du Monde et... on finit par y croire !
Ma visite récente à Antigone ne m'a pas laissé un mauvais souvenir. Souvent du théâtre je n'aime que le décor. Et puis il y a des jeux d'échelle, des faux-semblants, du regard dupé et la nique au modernisme faite un peu à la manière de learning Las Vegas. J'y vois les folies d'un Piranèse, les espaces d'un de Chirico. On cache (comme si c'était nécessaire) les escaliers dans des colonnes qui ne portent rien d'autre qu'une image de colonne et dans l'épaisseur enflée à l'extrême d'une chapelle baroque on installe des appartements. Oui.


Je vous laisse juge en regardant et en lisant quelques lignes de l'ouvrage. Pour ma part, je sens le début du commencement d'un vif intérêt pour ce cheminement. Je me souviens, qu'envers et contre tous, j'eus ce geste fondateur d'être le seul élève de ma classe de cinquième à lever la main à la question du professeur de géographie et d'histoire : "Quels sont ceux qui aiment la ville nouvelle du Vaudreuil ?"
Dois-je de la même manière, seul dans mon entourage et par esprit de justice offrir (en-a-t-il besoin ?) au moins un défenseur à Monsieur Bofill ?
Mon pied nu à la sandale germanique sur l'ouvrage est juste une manière de vous donner l'échelle. Quoique...




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